Pourquoi "fils ou fille de flic" est devenu une insulte
Pourquoi fils ou fille de flic est devenu une insulte: c'est pourtant un métier nécessaire à la vie en société. Un édito signé Jean-Marc Ghéraille.
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Publié le 17-03-2023 à 06h52 - Mis à jour le 17-03-2023 à 09h22
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Fils de, sauf maltraitance ou désaccord irréversible, cela devrait être une fierté. Pour certaines professions, elle s’est muée en honte voir un quasi déshonneur. Des métiers qui ont été totalement dévalués au fil des années, des métiers qui certes ont commis des erreurs (nous pensons entre autres aux hommes politiques) et qui recèlent leurs brebis galeuses mais des métiers qui méritent le respect et la reconnaissance.
Vous lirez ici des témoignages édifiants de filles et des garçons qui n’osent même plus déclarer ouvertement que leur père occupe la fonction de policier pourtant essentielle (vous vous souvenez de ce mot rendu célèbre durant les deux ans de la Covid ?) au maintien d’une vie en société. Depuis la fusion entre la gendarmerie et la police en 2000, nous avons l’étrange sentiment non seulement qu’un désamour avec la population s’est installé (insidieusement alimenté par des discours libertaires et d’extrême gauche) et que, du côté des autorités, remplir le cadre comme on dit communément n’est pas forcément une priorité absolue.
Fils de flic, cela sonne aujourd'hui comme une insulte. Comme un claque. Alors que, jadis, porter l’uniforme, servir la population, l’aider en la protégeant, apportait un sentiment de fierté. Les écoles de police ne désemplissaient pas. Aujourd’hui, la dégradation de la fonction, les agressions tant verbales que physiques auxquelles ils et elles sont confrontées n’incitent guère à s’engager. Pourtant, nous avons besoin d'eux. Sans une autorité qui défend les lois, c'est ce que le général De Gaulle appelait la chienlit.