La brillante idée de la SNCB: zapper des arrêts ou comment créer un train des villes et un train des champs
Un édito de Jean-Marc Ghéraille
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Publié le 25-03-2023 à 07h14
Le train, c’est sympa. Dixit le ministre fédéral de la Mobilité Georges Gilkinet. Sauf si vous avez le malheur de prendre le dit train à un des vingt arrêts que la SNCB préconise de zapper. Des arrêts forcément ruraux et en dehors des centres urbains. Au-delà d’une proposition qui va complètement à contre-courant de la doxa " mobilité douce ", les raisons invoquées frôlent le surréalisme. En annulant des arrêts, les trains auraient davantage de chances d’être ponctuels. Si plus aucun train ne circule, il n’y aura plus jamais de retard. CQFD.
Plus sérieusement, alors que de nombreux Belges font l’effort de mettre la pédale douce sur l’emploi de la voiture, ils se heurtent à des manquements criards qui peuvent devenir rédhibitoires : les retards, les trains réduitsde plusieurs wagons (c’est très régulier sur certaines lignes…), l’insécurité et le prix.
Ce n’est pas en sacrifiant une vingtaine d’arrêts (peut-être est-ce d’ailleurs le début d’un tri encore plus important ?) que l’ensemble des griefs va subitement être solutionné. Les navetteurs, monsieur et madame tout le monde, ne sont pas si exigeants : ils veulent des trains à l’heure et une place pour s’asseoir. Est-ce trop demander? La SNCB devrait en faire ses priorités absolues au lieu de trouver de fausses excuses. A moins que ce ne soit une manière détournée de réclamer davantage de moyens pour ce service au public. Car, pour l’heure, le train, ce n’est pas si sympa.