Maingain : “De Wever ne peut décider seul de l’avenir de la Belgique”

Interview > André Gilain

Le président du FDF réclame une concertation entre les partis francophones

La N-VA regrette l’échec

BRUXELLES Olivier Maingain, le président du FDF, était de ceux qui regrettaient que le MR ne soit pas autour de la table. Avec cette nouvelle donne, croit-il que son parti va être appelé ?

“Je continue à penser que les francophones auraient été plus forts avec le MR parmi eux.”

Si cela devait se produire, la présence du MR – et donc du FDF – ne constituerait-elle pas plutôt un obstacle supplémentaire ?

“Sous réserve d’inventaire, les francophones seront contraints de constater qu’une concertation entre eux s’impose plus que jamais. Il s’agit de la seule manière de faire front aux séparatistes du Nord du pays.”

En quoi une éventuelle arrivée du MR faciliterait-elle les choses ?

“Je constate qu’on reproche au MR, et au FDF, d’être celui qui empêcherait d’arriver à une solution : or, quand on observe les négociations, on s’aperçoit qu’on n’a pas osé mettre sur la table l’élargissement de Bruxelles. Pourtant, celui-ci est une condition essentielle à la survie de l’État belge.”

Si le MR était appelé à la table des négociations, quel serait votre premier réflexe ?

“Nous devrions d’abord savoir ce qui a réellement été négocié, puis avoir une concertation entre partis francophones. Ceux qui ont négocié jusqu’à présent ont la certitude d’avoir été au bout de ce qu’ils pouvaient proposer. Selon moi, c’est la méthode qui n’était pas la bonne…”

Quand vous parlez de méthode, vous songez aux partis qui négociaient ?

“Non, je respecte bien évidemment la liberté d’association, si je puis m’exprimer ainsi. Cependant, les francophones qui négociaient n’avaient pas la volonté d’indiquer clairement ce qu’ils voulaient.”

Bart De Wever aurait plutôt tendance à souhaiter la présence du MR…

“Ce n’est pas à Bart De Wever de décider seul de l’avenir de la Belgique. Je le répète, les francophones ne doivent exclure aucune possibilité et réfléchir à toutes les hypothèses. Quand on négocie avec des gens qui veulent le séparatisme, on ne laisse pas un carcan autour de Bruxelles. C’est une évidence !”



© La Dernière Heure 2010

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