Coachs et médiateurs au chevet de la Belgique

Rosetta Flochon
Coachs et médiateurs au chevet de la Belgique

L'enlisement politique invite à trouver des personnes-ressources externes

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Le Politic Twist

BRUXELLES “La force politique est en faillite”, déclarait dans nos colonnes, le matin des élections du 13 juin, l’expert en management Marc Halévy. 80 jours plus tard, force est de constater que la Belgique est dans une impasse.

Qu’ils appartiennent au non-marchand ou au monde économique, les responsables d’organisations savent qu’à partir d’un certain stade, il est nécessaire de faire appel à des personnes-ressources extérieures, des personnes qui ne sont pas dans la dynamique de défense de leur carré d’herbe, fût-elle avec les valeurs les plus louables qui soient.

Et si des spécialistes de la médiation et du coaching – les plus indépendants possible – étaient appelés au chevet de la Belgique, que proposeraient-ils aux représentants du peuple ? Nous leur avons posé la question. “La médiation est là pour ouvrir l’imagination, pour susciter des solutions créatrices, sans que la loi, les lois ne deviennent la règle”, explique Monique Boever, cette médiatrice au long court, retraitée.

Et d’ajouter : “Quand un couple se sépare, le père et la mère n’en restent pas moins les parents de l’enfant. En médiation, ils vont essayer de s’entendre pour déterminer ce qui sera le mieux pour lui. Ils vont faire en sorte que cela se passe le moins mal possible, plutôt que de prendre l’enfant en otage. Le rôle du médiateur est de les amener à faire preuve d’inventivité, sans être focalisé à tout prix sur un principe d’égalité et de donnant-donnant.”

Selon Christian Lestienne, coach au Centre pour la formation et l’intervention psychosociologiques (CFIP), “la piste du coaching d’équipe n’est possible que s’il y a communauté de but, de mission, le tout dans un esprit loyal et généreux. Il semblerait aujourd’hui que ces conditions ne soient pas encore réunies.”

Coach à l’Institut Horizon 347, Marie-Luce Dossche évoque, elle, l’image d’une équipe de foot où les joueurs sont censés gagner tous ensemble. “Actuellement au niveau politique ce n’est pas le cas. Mais l’enjeu en vaut la peine. Si je devais intervenir dans le contexte actuel, une des premières questions que je poserais aux personnes installées autour de la table serait : En quoi est-ce important pour vous de réagir ainsi ? Cela permet à chaque personne de (re) découvrir ses critères et valeurs. Et lorsqu’il y a conflit entre les valeurs, on va à un niveau nettement supérieur, on recherche une mission commune.”

Une fois cette mission commune, bien définie, ses acteurs peuvent trouver des manières différentes, de ce qu’ils avaient imaginé jusque-là, de satisfaire les critères et valeurs qui sont importants pour eux


© La Dernière Heure 2010

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