Génocide rwandais: "La Belgique relativement épargnée par M. Kagame"

C'est en tout cas l'avis du ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders.

Belga
Génocide rwandais: "La Belgique relativement épargnée par M. Kagame"
©Photonews

La Belgique s'est, sans doute davantage que d'autres pays, livrée à un travail de réflexion sur son rôle durant la colonisation en Afrique centrale, dont au Rwanda, et durant le génocide rwandais de 1994, a assuré lundi le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, tout en appelant les historiens à s'intéresser davantage à la période autour de l'indépendance. "Il n'y avait pratiquement rien dans le discours (du président rwandais Paul Kagame lundi à Kigali à l'occasion du 20ème anniversaire du Rwanda) à l'égard de la Belgique", s'est-il réjoui lors d'une rencontre avec quelque journalistes.

M. Kagame a, dans ce discours, fait remonter une partie des responsabilités du génocide de 1994, qui a fait de 800.000 morts selon l'ONU à un million selon Kigali, à la colonisation européenne entamée voici 200 ans. "C'est quelque chose que nous avons débattu cent fois" en Belgique, a souligné M. Reynders.

Il a par ailleurs rappelé l'organisation d'une commission d'enquête sénatoriale qui avait été chargée de faire la lumière sur le rôle joué par la Belgique lors du génocide. Son rapport avait conclu dès décembre 1997 à l'existence de responsabilités politiques et militaires belges dans cet échec de la communauté internationale.

"Je crois que s'il y a encore en Belgique deux périodes sur lesquelles les historiens, et non les politiques, peuvent avancer, c'est l'indépendance et les années après l'indépendance du Rwanda, a souligné le chef de la diplomatie belge. La Belgique a administré le pays, ex-colonie allemande, de 1919 à juillet 1962, date de son indépendance.

"Vis à vis de la France, c'est plus conflictuel", a noté M. Reynders dans une allusion aux difficiles relations entre Paris et Kigali. La France a annulé la participation de sa ministre de la Justice, Christiane Taubira, aux cérémonies, après des accusations portées par M. Kagame contre la France, réduisant ainsi sa présence à celle de son ambassadeur sur place, qui n'a finalement pas pu se rendre au stade Amahoro.

M. Reynders a par ailleurs rencontré lundi matin le président Kagame lors d'une cérémonie au mémorial du génocide de Gisozi à Kigali, affirmant avoir perçu chez lui "un discours surtout tourné vers le futur" de son pays.


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