Exclusif: à cause du froid, les hirondelles meurent de faim
Elles ne trouvent pas suffisamment d’insectes volants.
Publié le 29-04-2016 à 06h42 - Mis à jour le 29-04-2016 à 06h44
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Elles ne trouvent pas suffisamment d’insectes volants. La faute au climat : on enregistre une hécatombe tout à fait anormale d’hirondelles. Difficile à quantifier, le phénomène est observé principalement en Wallonie. Des spécialistes mettent en cause le froid qui ne nous lâche pas. Plus exactement, l’absence d’insectes due aux températures anormalement basses qui persistent comme l’on n’en avait plus connues depuis 70 ans.
Les hirondelles qui ont besoin de plusieurs centaines d’insectes par jour, ne trouvent pas la nourriture et crèvent littéralement de faim. Jany Crispeels, de l’association Creaves, confirme : "On a commencé à avoir des problèmes en début de semaine. Depuis plusieurs jours, on nous téléphone de partout parce qu’on trouve des hirondelles mortes."
À Bruxelles, Dominique Hoste, qui soigne depuis vingt ans les oiseaux blessés, propose de se déplacer.
L’hirondelle annonce le printemps. Mais que se passe-t-il quand le printemps a un goût de fin d’hiver ? Avec le froid, les insectes sont en retard sur les autres années. Les hirondelles ont par contre toujours parcouru 10.000 km. Et c’est le temps des nids. Épuisées, elles ne trouvent pas la nourriture. C’est ce qui explique l’hécatombe.
L’hirondelle a besoin d’une quantité incroyable d’insectes volants par jour. Certains avancent le chiffre de 1.500 à 2.000. De 600 à 900 mouches, moustiques et autres insectes aériens est en tout cas un minimum.
Son cousin le martinet a un comportement différent : l’oiseau qui ne trouve pas sa pitance redescendra de 300 km vers le sud pour ne pas mourir de faim. Insectes ou pas, le mâle d’hirondelle, lui, reste fidèle au lieu de nidification.
C’est ce qu’explique Jany Crispeels, du Centre de revalidation des espèces animales vivant à l’état sauvage ou Creaves, dont le siège se trouve à Huy.
Mecredi soir, une hirondelle à bout de force a été déposée au centre. Celui-ci a tenté de la sauver. Peine perdue. Hier matin, l’hirondelle était morte. "Il n’y a hélas pas grand-chose à faire. L’hirondelle ne se nourrit que d’insectes volants comme les grosses mouches. Dans les fermes et les étables, puisque nous recevons beaucoup d’appels d’agriculteurs, je dirais qu’on pourrait essayer de déposer des vers de farine. C’est pas garanti que cela fonctionnera même si l’hirondelle est affamée."
Sur Bruxelles où la population d’hirondelles rustiques a quadruplé en dix ans, Dominique Hoste est informé de l’arrivée de colonies à Anderlecht, (elles rasent depuis peu de jours les étangs de la Pede), Forest et principalement près de l’aéroport de Zaventem. "Il fait un peu moins froid qu’en Wallonie. L’écart peut avoir suffi à apporter un minimum d’insectes et donc une nourriture suffisante pour sauver les quelque 300 couples recensés (contre 67.000 en Wallonie, hirondelles de rivage, rustiques et de fenêtre cumulées). Mais soyons attentifs : que l’on n’hésite pas à m’appeler au 0471/74.44.75."