Exclusif: toujours moins de prêtres en Belgique

Cette diminution pousse le clergé à trouver des solutions.

Ma. Be.
20130623 - BRUSSELS, BELGIUM: Illustration picture shows the ordination ceremony for priests at the Cathedral of St. Michael and St. Gudula (Kathedraal van Sint-Michiel en Sint-Goedele - Cathedrale Saint Michel et Sainte Gudule), Sunday 23 June 2013, in Brussels. BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK
20130623 - BRUSSELS, BELGIUM: Illustration picture shows the ordination ceremony for priests at the Cathedral of St. Michael and St. Gudula (Kathedraal van Sint-Michiel en Sint-Goedele - Cathedrale Saint Michel et Sainte Gudule), Sunday 23 June 2013, in Brussels. BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK ©BELGA

Cette diminution pousse le clergé à trouver des solutions. "La crise de la vocation n’est pas nouvelle et le clergé est vieillissant. Il n’est pas rare de rencontrer des prêtres qui exercent alors qu’ils ont dépassé largement l’âge de la pension" , explique Caroline Sägesser, chercheuse à l’Observatoire des religions et de la laïcité.

En cinquante ans, ils sont passés de 10.500 à seulement 3.000 et il faut s’attendre à ce que cette diminution se poursuive année après année.

Cette crise de la vocation a poussé l’Église à trouver des solutions plus ou moins durables.

Ainsi, ces dernières années, les prêtres issus de l’Afrique centrale (Congo, Burundi et Rwanda) et de Pologne se sont multipliés dans les églises belges et d’Europe. Pour Caroline Sägesser, cette mutation de l’Église est parfois à l’origine d’une scission avec les fidèles "au niveau de la morale, notamment sur les questions d’homosexualité, sur le mariage mixte et la contraception, certains prêtres étrangers ont une vision plus stricte que dans l’Église belge".

La deuxième grande conséquence est le débordement des prêtres : certains doivent en effet assumer plusieurs paroisses à la fois.

Exclusif: toujours moins de prêtres en Belgique
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"On est encore loin d’une disparition totale"

Tous les diocèses de Belgique ne sont pas égaux devant la diminution du nombre de prêtres : c’est dans celui de Tournai que les conséquences se font le plus largement ressentir. La situation y est tellement critique que plusieurs églises et lieux de culte ont été obligés de fermer leurs portes par manque de fréquentation.

"On est encore loin d’une disparition totale, mais il y a certains lieux de culte où il n’y avait plus de messes ni de gens pour les fréquenter. On a quelques églises fermées et d’autres qui ont été désaffectées", explique Hubert Wattier, le responsable de presse du diocèse de Tournai.

Parmi les églises qui ont dû fermer leurs portes, une a défrayé la chronique : l’église de la Sainte-Vierge, qui a stoppé ses activités religieuses il y a plusieurs années par manque de fidèles. Mais pas seulement, aussi pour des problèmes matériels et qui a été rachetée par un Montois. Ce dernier, après une longue procédure de désacralisation l’a transformée en logement.

Actuellement, le diocèse de Tournai compte encore 340 prêtres, mais parmi ceux-ci, il y en a de moins en moins qui sont actifs. "Il y a beaucoup de prêtres à la retraite, qui n’ont plus la responsabilité des messes", confie le responsable de presse.

Pour pallier le manque, le diocèse a dû se montrer créatif et aller en chercher hors des frontières belges, principalement en Afrique centrale et en Pologne.

Ces "prêtres venus d’ailleurs" viennent généralement en Belgique pour y suivre une formation religieuse et finissent par s’installer dans notre pays pour y exercer des responsabilités religieuses.

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