Les scouts flamands visent le public musulman
Publié le 21-09-2017 à 09h30 - Mis à jour le 21-09-2017 à 09h31
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D’ici quelques semaines, une nouvelle unité où les animateurs pourront parler arabe aux enfants et aux parents verra le jour. "C’est une expérience qui verra le jour dans les semaines à venir au nord d’Anvers. L’initiative ne vient pas de la Fédération elle-même, mais de plusieurs de nos animateurs d’origine étrangère. Ils ont beaucoup d’expérience au sein de notre mouvement, adorent le scoutisme et veulent essayer de toucher un nouveau public, qui est moins représenté au sein de notre mouvement. La grande majorité de nos affiliés sont ‘ blancs ’. L’idée, c’est de pouvoir expliquer dans leur langue maternelle ce qu’est le scoutisme à des enfants et des parents qui ne le connaissent pas. Et leur dire parfois que scoutisme et islam sont totalement compatibles", explique Jan Van Reusel, le porte-parole de Scouts en Gidsen Vlaanderen, la principale fédération scoute de Flandre.
Cette expérience-pilote, c’est De Standaard qui en a rapporté l’existence mercredi, mais en indiquant erronément que l’initiative venait de la Fédération elle-même, mais également que l’unité était appelée à rester durablement tournée vers un public d’origine étrangère. "C’est une étape temporaire et intermédiaire ! L’idée est vraiment que ce soit une étape vers une unité plus classique. Dans notre fédération, la diversité, le brassage des origines et des genres, mais aussi l’inclusion sont primordiales. D’ailleurs, n’importe quel jeune, quelle que s oit son origine, peut s’y rendre", insiste Jan Van Reusel.
Du côté francophone , on explique ne jamais avoir entendu parler de tels projets d’inclusion, tout en reconnaissant rencontrer parfois quelques difficultés à toucher la population de confession musulmane. "On constate qu’on a du mal à toucher la communauté musulmane avec le scoutisme. Je précise qu’on est ouverts à tout le monde, à toute la diversité et que je n’ai aucun chiffre, car on ne fait pas de recensements. Après, je crois qu’il y a d’autres facteurs qui peuvent jouer, peut-être même socio-économiques. J’observe que le scoutisme fonctionne mieux dans le Brabant wallon qu’à Bruxelles", explique Jonathan Piroux, de la SGP.
"Dans les quartiers multiculturels, on essaie d’avoir un public représentant le quartier. On est multiconfessionnel ! Dans certains quartiers, il y a peut-être parfois un manque d’informations sur le scoutisme", indique Lionel Claude, animateur fédéral chez les Scouts.
"Il y a une très grande demande à Bruxelles pour des unités musulmanes"
Pour Zaki, animateur de 30 ans au sein de l’unité de scouts musulmans Les Fourmis, qui compte près de 80 enfants et 12 chefs, c’est clair : faute de moyens et d’infrastructures suffisants, les mouvements de jeunesse de confession musulmane ne peuvent répondre à la demande. "Chaque année, on doit refuser des jeunes et on a de grosses listes d’attente. Il y a une grosse demande chez de nombreux jeunes pour intégrer une structure comme la nôtre avec un projet pédagogique, et pas une simple maison de jeunes. On rencontre de grandes difficultés pour obtenir des subsides. Régulièrement, on se fait approcher par les grandes fédérations afin qu’on les rejoigne. Cela les intéresse d’avoir plus de jeunes. Cela fait plus de subsides. Mais nous, on préférerait créer notre propre fédération, même si on est ouvert à toute collaboration. Je connais quatre ou cinq autres unités musulmanes, dont notamment les Abeilles à Charleroi ou les Héritiers à Bruxelles", explique le chef scout.
Il existe très peu de différences entre une unité scoute et une autre plus traditionnelle. "On a adopté la même charte que les scouts catholiques. La seule différence, c’est que la nourriture est halal, qu’il y a des prières à nous et qu’on fait référence à Mohamed plutôt qu’à Jésus. Ces unités scoutes sont importantes selon moi car elles sont un espace où les jeunes peuvent apprendre un peu sur leur religion. Sinon ils le font où ? Sur Internet !", conclut Zaki.

"La communauté juive est très active dans les mouvements de jeunesse"
Si la communauté juive belge n’est pas très grande, comptant par exemple une vingtaine de milliers de personnes à Bruxelles, ses membres sont particulièrement actifs au sein de mouvements de jeunesse, lesquels sont principalement fréquentés par des jeunes de confession juive. Dans la capitale, il y a cinq unités, dont une dispose également d’une implantation à Anvers. Autant d’unités différentes sur le plan des sensibilités politiques, et notamment sur la question d’Israël.
"Proportionnellement, les jeunes Belges de confession juive sont particulièrement nombreux à fréquenter un mouvement de jeunesse. Ce sont des mouvements de jeunesse juifs et qui ressemblent aux mouvements scouts, mais diffèrent sur un point : il y a moins de jeux dans les bois et la place accordée au débat et la discussion est très importante. Ils ont tous une chemise et certains ont un foulard. Ces mouvements ont un espace permettant aux jeunes d’en savoir plus sur leur religion, les traditions", explique Mathilde Neumann, directrice de la Maison de la jeunesse laïque juive (MJLJ), qui compte un mouvement de jeunesse.