La violence conjugale fait toujours rage après le confinement

"Les femmes ne sont pas des exutoires", dénonce la présidente du CFFB.

La violence conjugale fait toujours rage après le confinement
©PHOTOPQR/LA MONTAGNE/MAXPPP

Pendant le confinement, la ligne d’écoute gratuite destinée aux victimes de violences conjugales et à leurs proches a reçu en moyenne deux fois plus d’appels qu’avant le début de la crise du Covid. Si le confinement semble désormais derrière nous, les faits de violence envers les femmes, eux, n’ont pas baissé, que du contraire. Pour Sylvie Lausberg, présidente du Conseil des femmes francophones de Belgique (CFFB), le phénomène est en pleine augmentation.

"Ca ne fait qu’empirer depuis plusieurs semaines, beaucoup de filles nous le disent. On est en crise. Les gens perdent leurs repères, certains ont perdu leur emploi, ils doivent renoncer à leurs perspectives d’avenir. Il y a des personnes déstabilisées qui se déchargent en harcelant ou violentant des femmes, comme si elles étaient des exutoires. On le sait, les crises accentuent l’insécurité. Certains hommes se défoulent sur les femmes pour avoir l’impression d’avoir encore du pouvoir sur quelque chose", constate-t-elle.

Pour la militante féministe, la Belgique n’est pas assez proactive pour lutter contre la violence envers les femmes.

"On a donné plus de moyens à la ligne d’écoute pour les victimes de violences conjugales et c’est très bien. Mais il faut davantage investir dans la détection et la prévention. L’augmentation des faits de violence montre bien que les lignes d’écoute ne suffisent pas. Quand va-t-on enfin comprendre qu’il faut prendre le problème à la racine ? L’ensemble de la société véhicule des messages sexistes et qui banalisent les violences. La Belgique fait pire que ses voisins européens en la matière. Le sexisme est profondément ancré dans les mentalités et la seule façon de changer ça est de faire de la prévention. On sait par exemple que les enfants victimes de violences intrafamiliales ont plus de probabilités d’être victimes ou auteurs de violences plus tard. Il faudrait commencer par là."

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