Les Afghans de Belgique s’inquiètent : "Je n’ai plus de nouvelles de mes six enfants depuis que les talibans ont repris le pouvoir"
Les Afghans de Belgique craignent pour la sécurité de leurs proches restés au pays. Un rassemblement pacifique est organisé ce mercredi.
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Publié le 17-08-2021 à 17h40 - Mis à jour le 18-08-2021 à 09h39
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Gul-Noor Mangal est arrivé en Belgique en avril dernier. Cet Afghan de 31 ans a vu ses deux frères se faire tuer par les talibans. Lui travaillait dans le transport de colis alimentaires à destination de soldats étrangers et américains. Les talibans l'ont recherché et il a dû fuir en urgence. Sa famille et ses six enfants sont restés au pays. "Aux dernières nouvelles, ils étaient en sécurité. Mais je n'ai plus de nouvelles d'eux depuis que les talibans ont pris le pouvoir", explique ce demandeur d'asile.
La situation en Afghanistan est extrêmement chaotique et Abdul-Azim Azad craint, lui, le sort qui sera réservé aux enfants et aux femmes restés au pays. "La prise de pouvoir a été extrêmement rapide. En seulement dix jours ils ont pris le contrôle de Kaboul. C'est incompréhensible. Depuis 2001 et le retrait des talibans, la situation est restée compliquée en Afghanistan. Mais la population a quand même eu des petites victoires, à commencer par l'accès à l'éducation pour les filles. Mais tout ce qui a été mis en place pour retrouver un semblant de démocratie s'écroule aujourd'hui. Les femmes ne pourront plus sortir seules dans la rue, ne pourront plus travailler ni aller à l'école. À cela s'ajoutent les mariages forcés avec notamment des mineures ", explique l'homme, coordinateur des réfugiés afghans avec ou sans papiers.
Selon lui, la chute de l'Afghanistan aux mains des talibans ne conduira pas seulement à l'effondrement des acquis démocratiques des 20 dernières années, mais cela aura aussi des conséquences désastreuses pour la sécurité et l'économie au-delà de la frontière afghane, ainsi que l'Union européenne. "Pour l'instant, le moins que l'on puisse faire pour sauver l'Afghanistan des terroristes talibans, c'est d'élever la voix devant la communauté internationale et l'Union européenne pour que l'Afghanistan ne soit pas oublié ", clame Abdul-Azim Azad. "Désormais, les talibans recherchent activement toutes les personnes qui ont collaboré avec les organisations étrangères, avec l'armée afghane, les militants des droits humains et les journalistes."
Un rassemblement pacifique sera organisé ce mercredi à 14 heures devant la Commission européenne. " Nous allons réaffirmer que les Afghans sont bel et bien des réfugiés de guerre et que la Belgique se doit de leur octroyer un titre de séjour dans le cadre de leur procédure de demande de protection internationale. L'un des objectifs de ce rassemblement est de faire entendre à haute voix la terreur, la destruction et l'extrémisme qui sévit actuellement en Afghanistan afin que la Commission européenne, le Conseil de l'Europe, le Service européen pour l'action extérieure à Bruxelles et la Communauté européenne ne tournent pas le dos ou n'ignorent pas la situation tragique de ce pay s ", conclut-il.