Yves Van Laethem appelle la population à respecter les mesures pour éviter le confinement: "Le scénario catastrophe serait comparable à la première vague"

Deux jours après le Comité de concertation, Sciensano a réalisé un point presse sur la situation épidémiologique en Belgique.

Yves Van Laethem appelle la population à respecter les mesures pour éviter le confinement: "Le scénario catastrophe serait comparable à la première vague"
©BELGA

Ce vendredi, les chiffres du coronavirus en Belgique ont confirmé la tendance: la Belgique s'engouffre dans une quatrième vague. Entre le 9 et le 15 novembre, 11.254 nouvelles contaminations au Sars-CoV-2 ont été dépistées en moyenne par jour, en hausse de 14% par rapport à la semaine précédente, selon les chiffres de Sciensano mis à jour vendredi matin.

Ce vendredi, l'Institut de santé publique a fait le point à propos de la situation épidémiologique en Belgique. Yves Van Laethem a d'abord pris la parole. "L'épidémie continue à croître et nous sommes au début d'une possible quatrième vague", a-t-il commencé. "L'épidémie concerne toutes les tranches d'âge. Mais les trentenaires et les quadragénaires sont les plus touchés. La bonne nouvelle est que les personnes qui ont entre 80 et 90 ans sont moins positives. Probablement parce qu'elles se protègent davantage et sont plus prudentes avec leurs contacts sociaux face au virus."

Les chiffres l'ont démontré, la situation des hôpitaux est préoccupante. Mais le porte-parole interfédéral a tenu à les nuancer. "Oui, ils sont en augmentation. Mais le rythme de ces hospitalisations est moins rapide que la semaine dernière. On peut éventuellement y voir une lueur d'espoir."

Plusieurs scénarios dans les hôpitaux

Ensuite, Yves Van Laethem a embrayé sur les lits en soins intensifs."Selon les modélisations, le pic de lits occupés devrait intervenir vers la fin novembre et la mi-décembre. L'objectif est de maintenir cette occupation à 650 - 700 patients."Dans le meilleur des cas. Car certains modèles annoncent un scénario catastrophe. "Effectivement, selon une autre prévision, avec une incidence qui augmente, donne le chiffre beaucoup plus effrayant de 1200 lits occupés en soins intensifs. Cela va fortement dépendre de notre manière de réagir face aux nouvelles mesures qui ont été annoncées et comment elles vont être appliquées par la population. Indéniablement, elles vont jouer un rôle crucial dans les semaines à venir."

Forcément inquiétante, la courbe de ce modélisateur provenant de l'hôpital d'Hasselt serait identique à celle connue lors de la première vague. "Je pense que je n'ai pas besoin d'insister sur le fait que ce scénario catastrophe est à éviter à tout prix au vu des mesures que l'on avait prises à cette époque", a ajouté le porte-parole.

Heureusement, d'autres scénarios existent. "Si la courbe se poursuit avec une incidence de 1,2 comme actuellement jusqu'en décembre avant de décroître, les lits occupés en soins intensifs seraient au nombre de 800. Si l'incidence décroît plutôt en novembre, nous aurons des lits occupés à 650 - 700 patients. Chiffres que nous espérons atteindre. D'autres modèles estiment que nous pouvons atteindre encore un nombre de lits occupés moins élevés. Mais il faudrait que cette incidence descende très rapidement."

Avec les hospitalisations qui augmentent, les hôpitaux ont dû monter leur niveau d'alerte. "Cela implique de réserver la moitié des lits en soins intensifs pour les patients Covid. Ce qui signifie surtout que des lits sont enlevés à d'autres patients qui doivent subir une opération chirurgicale."Si les chiffres continuent d'exploser, la situation peut encore évoluer vers un niveau d'alerte plus élevé. "Dans ce cas, nous devrions passer à la phase 2A. Elle implique la création de nouveaux lits en soins intensifs. Ces lits sont créés dans les salles de réveil ou sur les salles d'opération. Cette phase critique aurait un impact encore supplémentaire sur notre système de santé."

Les décès augmentent également en Belgique. "On observe une augmentation d'environ un tiers. En une semaine, nous en avons connu 31 de moyenne. 40% avaient entre 75 et 84 ans. Il y a donc une augmentation mais cette surmortalité est beaucoup plus modérée que lors des vagues précédentes. Plus que probablement, l'impact de la vaccination est la raison de cette diminution de la mortalité entre les différentes vagues. Bien que l'on soit vacciné, on peut aller à l'hôpital. Mais le vaccin diminue fortement la sévérité des symptômes et, donc, le pronostic vital des patients hospitalisés." Yves Van Laethem a ensuite précisé qu'il ne connaissait pas le nombre de personnes vaccinées sur les 31 personnes malheureusement décédées. Car Sciensano n'a pas accès au passeport vaccinal des patients.

Vers un nouveau confinement ?

Évidemment, une question brûle les lèvres de la population: va-t-on vivre un nouveau confinement? "Pour le moment, personne ne pense à un lockdown partiel comme en Hollande ou généralisé comme en Autriche. On devra faire le point en fonction de la situation épidémiologique du pays. Mais cela dépendra fortement de l'impact des mesures. Selon les experts elles devraient être suffisantes pour éviter ces situations extrêmes."

Yves Van Laethem a imploré l'union de la population et l'application de ces mesures: "Il est très important que tout le monde, qu'importe l'âge, apporte la pierre à l'édifice pour endiguer cette nouvelle vague. Si vous voulez éviter un confinement, respectez les nouvelles mesures du Comité de concertation", a-t-il conclu.

Entre le 12 et le 18 novembre, il y a eu en moyenne 249,7 admissions à l'hôpital par jour pour cause de coronavirus, soit une hausse de 20% par rapport à la période de référence précédente. Au total, 2.867 personnes sont encore hospitalisées en raison du Covid-19, dont 578 patients traités en soins intensifs.

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