Georges-Louis Bouchez : "Paul Magnette donne des leçons, mais il est bourgmestre d'une commune où le taux d'emploi est de 53%"
Invité ce lundi 9 janvier 2023 sur le plateau de LN24, Georges-Louis Bouchez, le président du MR, s’en est pris au parti socialiste, qu’il juge notamment trop passif dans le cadre de la réforme fiscale.
Publié le 09-01-2023 à 10h56 - Mis à jour le 09-01-2023 à 11h23
Bouchez sur la prolongation du nucléaire: "Nous sommes à quelques centaines de mètres d'un accord avec Engie", George-Louis Bouchez a évoqué la réforme fiscale auquel le gouvernement s’attelle depuis plusieurs mois. Une réforme qu’il a répété ne pas soutenir entièrement.
" Je soutiens la philosophie de Vincent Van Peteghem (le ministre des Finances, NDLR) de baisser la fiscalité sur les travailleurs " mais " il n’y a pas encore d’accord de gouvernement sur cette réforme ". Ce qui freine le parti libéral ? La façon dont cette réforme sera financée.
Ainsi, plutôt que de toucher à des niches fiscales, le MR préfère agir sur " ce qui génère l’argent dont l’État a besoin, à savoir le travail " : " La solution viendra de la création d’emploi. " Et l’homme fort du MR de pointer… le parti socialiste. " Si on ne réforme pas le marché du travail et des pensions, on n’aura pas de réforme fiscale qui profite réellement aux travailleurs. Et qui a la compétence de l’emploi dans ses mains et des pensions ? C’est le parti socialiste. "
Déçu qu’on ne propose pas " d’autres alternatives " aux 25 propositions de réforme mises sur la table par son parti, Georges-Louis Bouchez le reconnaît : " On ne peut pas dire qu’on (le gouvernement, NDLR) ait les partenaires les plus homogènes sur le plan philosophique pour arriver " à une réforme fiscale d’ici la fin de la législature actuelle.
S’il répète ne pas vouloir que la majorité tombe - " On a besoin que ce gouvernement aille jusqu’en 2024 " -, GLB ne se prive donc d’épingler certains de ses partenaires. " Parce qu’on doit convaincre aussi quand on est au gouvernement " et que " la campagne électorale ne dure pas seulement trois mois ". Dans son viseur de la matinée, l’(in)action du PS dans plusieurs grandes villes du pays. Comme à Charleroi où, selon lui, Paul Magnette n’en ferait pas assez.
"Il vient sur vos plateaux pour donner des leçons à tout le monde. Mais il est bourgmestre d’une commune (Charleroi, NDLR) où le taux d’emploi est de 53%. Ça veut dire qu’il y a une personne sur deux qui est en âge de travailler à Charleroi qui ne travaille pas. Et ce n’est pas de la stigmatisation. Si moi j’étais bourgmestre de Charleroi, ma priorité serait de donner un avenir à toutes ces personnes." Et Georges-Louis Bouchez d’avoir une pique pour Bruxelles où le taux de chômage n’a pourtant jamais été aussi bas : " Ils (les socialistes, NDLR) ont réalisé une petite amélioration de quelques dixièmes de pourcent parce que la population vieillit et qu’il y a plus de gens qui quittent le marché du travail que ceux qui y entrent. " Et d’en ajouter une dernière couche : " Si Bruxelles était un pays de l’Union européenne, il serait celui avec le plus faible taux d’emploi de l’UE. Il serait même battu par les anciens pays de l’Europe de l’Est. "
Alors que les élections fédérales auront lieu en 2024, le président du Mouvement Réformateur envoie un message aux électeurs : "Si en 2024, ils veulent un gouvernement plus tranchant dans ses choix, il faut aussi poser des choix tranchants dans les urnes." La campagne est lancée ?
Accord sur le nucléaire : " La Belgique en sort gagnante "
" L’objectif est atteint. On a un peu de retard, car l’objectif était (de boucler l’accord pour) le 31 décembre, mais on y est. "
C’est un Georges-Louis Bouchez soulagé qui a confirmé qu’un accord sur la prolongation des deux réacteurs nucléaires (Tihange 3 et Doel 4) a été trouvé entre Engie et l’État belge. Un accord dont " la Belgique sortira gagnante puisque ça lui permettra d’assurer une sécurité d’approvisionnement ", estime le président du MR. Le politicien promettant encore que " les intérêts financiers des Belges ont été plus que préservés ".
Dans les faits, " il y aura une période d’interruption pendant laquelle des travaux seront effectués pour pouvoir maintenir ces deux réacteurs pour dix ans. " Seul hic, " il manquerait actuellement un peu plus d’un giga de capacité " pour l’hiver 2025. La solution prônée par Georges-Louis Bouchez ? " La petite prolongation de trois autres réacteurs. C’est ça ou on construit des centrales au gaz. Et qui, aujourd’hui, veut être dépendant du gaz de la Russie ou du Qatar ? Qui veut remettre son destin dans les mains de ces pays ? " Avec un autre élément dans son plaidoyer : les émissions de CO². " Si on veut continuer de baisser nos émissions de CO², en particulier dans la production énergétique, il faut prolonger les autres réacteurs. " Et tant pis si les anti-nucléaires ne sont pas entendus…
" Les réacteurs nucléaires sont les structures industrielles les mieux protégées au monde, les plus surveillées au monde. Le risque 0 n’existe pas, mais c’est le risque le plus maîtrisé en la matière ", estime encore GLB, qui compare les dangers du nucléaire à… la descente des escaliers.