Des paquets de bonbons “Hiribo” au THC circulent en Belgique : “Bien plus dangereux que les joints car le consommateur ne peut gérer le dosage."

Un jeune homme a été retrouvé par la police dans un grave état psychotique après avoir mangé ces petits bonbons colorés.

Sébastien Ponciau
Des bonbons au THC
Des bonbons au THC ©DR

La zone de police de Kempen Noord-Oost, dans le nord de la province d’Anvers, et celle de Fourons, dans le Limbourg, ont partagé sur Facebook la photo d’un emballage de bonbons particulier, à forte teneur en THC, la substance active du cannabis. Elles mettent en garde après plusieurs saisies, dont un paquet de “Hiribo”.

Ils circulent en Belgique.
Ils circulent en Belgique. ©DR

Récemment, nos collègues de la police de la région de Turnhout ont mis en garde contre l’apparition de bonbons au cannabis”, écrivent la zone de police sur sa page Facebook. Début janvier, les services de secours avaient de fait dû venir en aide à un jeune homme. Il était en grave état psychotique. Il avait mangé un ou plusieurs petits bonbon(s) coloré(s), de forme allongée à forte concentration en THC, l’élément psychoactif le plus important dans le cannabis.

À première vue, ces sucreries semblent tout à fait inoffensives”, préviennent les zones de police. “Ces bonbons colorés contiennent une très forte teneur en THC et ont un effet beaucoup plus fort que de fumer du cannabis. Leur utilisation peut notamment provoquer des psychoses”.

Le week-end dernier, la police a à nouveau découvert ces bonbons lors d’un contrôle. Ceux-ci se trouvaient dans un paquet imitant la célèbre marque de confiserie “Haribo”, devenue “Hiribo” selon l’image partagée par les forces de l’ordre. Ces paquets sont d’autant plus dangereux s’ils sont consommés par une personne, un enfant par exemple, en pensant que ce sont de vrais bonbons.

Ces produits viennent des Pays-Bas”, commente Michael Hogge, chargé de projets scientifiques et épidémiologiques pour Eurotox, l’Observatoire socio-épidémiologique alcool-drogues en Wallonie et à Bruxelles. “S’ils circulent en Belgique, c’est probablement qu’ils ont été achetés là-bas. Aux États-Unis, pays fort libéralisé en matière de drogues, le produit est complètement légal. Il s’agit de marketing, de pouvoir diversifier l’offre pour attirer un nouveau type de consommateurs. Il permet d’éviter la fumette. Il n’y a pas les effets désagréables, on préserve ses poumons. Fumer des joints à la chaîne, on tombera malade avant d’être dans un sale état.

Pour attirer de nouveaux consommateurs.
Pour attirer de nouveaux consommateurs. ©Jc Milhet / Hans Lucas

Les effets de la consommation par voie orale sont très puissants”, poursuit Michael Hogge. “Le danger vient aussi du fait que la montée est bien plus lente alors qu’en fumant, l’effet est immédiat, on peut plus facilement adapter son dosage. Il se peut qu’après un demi-joint, on atteigne l’effet voulu et qu’on s’arrête là. Avec les bonbons, l’effet ne se fait ressentir qu’après quarante-cinq minutes. Le consommateur est donc plus tenté de se resservir, par impatience, et donc de surconsommer. Contrairement à la fumette, il n’y a pas ce côté ritualisé, convivial.

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