Les Belges retardent au maximum leur tour chez le coiffeur: "Les perspectives ne sont pas réjouissantes"
L’année passée, un salon de coiffure sur dix a dû fermer ses portes suite aux crises successives. La fédération nationale des coiffeurs réclame une baisse de la TVA de 21 % à 6 %. "Nous sommes un service essentiel", clame le vice-président Patrick Dumont.
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Publié le 04-02-2023 à 14h17 - Mis à jour le 04-02-2023 à 14h53
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"La baisse de fréquentation est amorcée depuis la période Covid. Les clients ont trouvé d’autres moyens pour se faire coiffer et depuis que les salons ont rouvert, on ne parvient pas à récupérer le taux de fréquentation du passé", regrette Patrick Dumont, vice-président et trésorier de Febelhair, la fédération nationale des coiffeurs belges.
La crise sanitaire suivie de la crise énergétique combinée à l’indexation automatique des salaires rend la situation des coiffeurs très compliquée. "Entre le 31 décembre 2019 et le 31 décembre 2022, les factures énergétiques ont été multipliées par trois. Nous sommes malheureusement contraints de répercuter cette hausse sur les tarifs facturés aux clients, ce qui les incite encore moins à se rendre chez le coiffeur en cette période d’inflation et de baisse du pouvoir d’achat", poursuit Patrick Dumont.
Le nombre de coiffeurs indépendants ne cesse d’augmenter
La fédération observe une baisse d’environ 10 % du nombre d’employeurs chaque année dans le secteur de la coiffure. Cela signifie qu’un salon sur dix ferme ses portes ou décide de changer de statut, en licenciant le personnel et en passant sous statut indépendant. "Selon les dernières données, l’on compte 23.131 coiffeurs comprenant 3795 employeurs qui, eux, emploient près de 12.000 personnes à temps partiel (représentant 9200 ETP, NdlR). Le nombre de coiffeurs indépendants qui travaillent sans membre de personnel est dès lors de 19.336. Un chiffre qui va augmenter dans le futur", détaille Patrick Dumont.
"Par ailleurs, la masse salariale représente environ 65 % du chiffre d’affaires. Un membre du personnel de catégorie 3 touche plus de 17 euros net de l’heure auxquels il faut ajouter les charges ONSS. On se retrouve donc vite dans le rouge et ce sont les employeurs qui trinquent car ils sont, pour la plupart, locataires d’une surface commerciale dont le loyer coûte cher", ajoute-t-il.
"La situation devrait continuer à se détériorer quand on voit le niveau de l’inflation et les prix de l’énergie, alors que les charges vont rester fixes"
On comprend dès lors que les perspectives sont loin d’être réjouissantes. "La situation devrait continuer à se détériorer quand on voit le niveau de l’inflation et les prix de l’énergie, alors que les charges vont rester fixes. Cela va entraîner une perte de rentabilité très importante pour les employeurs", poursuit Patrick Dumont. "Le nombre de travailleurs dans le secteur est en baisse de 14 % depuis décembre 2019. Il est temps de prendre des mesures pour permettre à notre secteur de garder la tête hors de l’eau. Le métier de coiffeur reste une prestation de service essentiel et nous réclamons une baisse de la TVA de 21 % à 6 %."