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Covid-19 : le virus est toujours là, mais tout le monde s’en fiche

La Belgique est entrée dans une nouvelle vague de contaminations mais dans la société, l’indifférence domine.

Ludovic JimenezJournaliste service Belgique - Société

Publié le 02-03-2023 à 06h44 - Mis à jour le 02-03-2023 à 08h56

La pandémie de covid-19 causée par une fuite dans un laboratoire chinois ?

Le Covid-19 n’est plus un sujet de discussion. Il est même devenu confidentiel. Si la Belgique est pourtant entrée dans une nouvelle vague de contaminations (la dixième), dans la société, l’indifférence domine. Il faut dire qu’on ne peut pas rester tous en alerte permanente face à un virus qui est aujourd’hui moins mortel qu’il y a trois ans même s’il continue de circuler toute l’année. “La population mondiale a montré pendant cette pandémie sa capacité à réagir pour se protéger en cas de risque imminent, et elle ne peut pas rester en alerte maximale dans le cas hypothétique où un nouveau variant serait plus virulent, justifie le professeur Antoine Flahault, épidémiologiste, médecin et directeur de l’Institut de santé globale à l’université de Genève (Suisse). Cela peut en effet arriver, personne n’est capable de le prédire. C’est désormais aux autorités d’organiser une veille sanitaire fiable qui les renseigne dans le cas où un tel problème surviendrait. Pendant ce temps, on peut relâcher la pression que l’on faisait porter jusqu’ici à la population dans son ensemble.”

Si certains osent aujourd’hui la comparaison avec la grippe, il faut rappeler qu’elle est strictement saisonnière sous nos latitudes, tandis que le Covid survient, lui, tout au long de l’année.

De plus, il est associé à des syndromes post-infectieux fréquents et souvent invalidants, appelés Covid longs, alors que si cela survient aussi avec la grippe, ce n’est ni avec la même fréquence, ni avec la même sévérité. Enfin, le pouvoir mutagène du coronavirus est beaucoup plus important que celui de la grippe. “Je crois que le virus ne fait plus peur, je dirais même qu’il agace aujourd’hui, reconnaît Steven Van Gucht. Les gens ont été fatigués de devoir subir certaines règles parfois contraignantes, comme avec la surexposition médiatique, ils ont envie de passer à autre chose et on peut comprendre, d’autant plus que le Covid fait aujourd’hui moins de dégâts. En revanche, il faudrait garder certains réflexes en cas de vagues infectieuses, que ce soit ce virus ou un autre d’ailleurs, comme le port du masque en lieu clos et mal ventilé, le fait de s’isoler quand on est malade ou encore le lavage de mains.”