Amateurs de vitesse, levez le pied : plus de 800 sections contrôlées par radar-tronçon seront actives en Belgique d’ici la fin de l’année
Pas moins de 109 radars seront installés en Flandre, et 45 en Wallonie.
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Publié le 17-03-2023 à 12h21
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Le phénomène est observé en amont de tous les radars fixes installés le long des autoroutes, nationales et routes communales : à l’approche d’un radar fixe, un nombre considérable de véhicules font fonctionner leurs phares arrière, avant de les éteindre aussi soudainement. Comme si leurs conducteurs se rappelaient soudainement qu’il y avait une limitation de vitesse à respecter, avant de réaccélérer plus soudainement. Pour de nombreux autres, l’oubli est si important que la police devra le leur rappeler, dans les jours qui suivent, en les invitant à s’acquitter d’une amende pour excès de vitesse.
Face à ce constat, les autorités compétentes avaient réfléchi, il y a de longues années déjà, à un système plus performant : le radar-tronçon. Le premier de Belgique avait été installé en 2009 déjà aux entrées du tunnel de Cointe, à Liège. Avec un bilan relativement positif. Et s’il a encore fallu quelques années pour voir ce système se généraliser en Belgique, l’installation de radars-tronçons a connu une véritable accélération ces dernières années.
Surtout en Flandre où l’on compte désormais 300 installations permettant de contrôler 542 sections. Mercredi, la ministre flamande de la Mobilité, Lydia Peeters, a annoncé que 194 contrôles supplémentaires seraient installés sur 109 sites en Flandre, rien qu’en 2023. D’ici la fin de l’année, 409 radars-tronçons permettront donc de contrôler 736 portions de route en Flandre. À Bruxelles, une petite dizaine de radars-tronçons seront actifs d’ici la fin de l’année, sept l’étant déjà.
Et en Wallonie ? Le sud du pays est un peu le parent pauvre, notamment car elle compte moins d’autoroutes et nationales qu’au nord du pays. Malgré le succès du dispositif de Cointe, il avait pourtant fallu attendre 2020 pour voir la Wallonie se doter d’un deuxième radar-tronçon. Depuis 44 ont été installés : 30 sur les nationales wallonnes, et 15 sur les autoroutes, gérées par la police fédérale. Cette année, 30 autres seront placés. “Les radars-tronçons sont plus efficaces que les radars ponctuels où l’on voit souvent des automobilistes freiner avant de réaccélérer – ce qui est dangereux, explique la ministre wallonne de la Sécurité routière, Valérie De Bue. Les radars tronçons génèrent une diminution de la vitesse même après la fin de la zone contrôlée et diminuent significativement les accidents graves. De plus, ils rendent le trafic routier plus fluide et plus agréable. Ces constats sont confirmés par les conclusions d’une étude de l’Université de Hasselt. Les radars tronçons ont également l’avantage d’être plus justes puisqu’ils sanctionnent les dépassements de vitesse volontaires et constants.”
Les bénéfices des radars-tronçons ont aussi été observés par l’entreprise Coyote. La société, spécialisée dans le partage de dangers (radars, embouteillages, accidents, nids-de-poule…) entre utilisateurs, a analysé la vitesse moyenne de ses 1,6 million d’utilisateurs en Belgique au moment d’aborder ces radars-tronçons. Et si la vitesse moyenne diminue logiquement avant et pendant le radar-tronçon, Coyote a observé que les automobilistes maintiennent ensuite la même vitesse pendant les 10 kilomètres suivants, au minimum.
La France remplace ses vieux radars-tronçons par des dispositifs traditionnels
Si la Belgique accélère le passage aux radars-tronçons, nos voisins français feraient marche arrière. Selon l’association 40 millions d’automobilistes, les radars tronçons anciens ou défectueux sont progressivement remplacés par des radars fixes. En cause : le manque de rentabilité des radars-tronçons qui, non seulement coûtent cher à l’installation et à l’entretien, mais engendreraient aussi moins de recettes qu’un radar classique, selon l’association. “L’inconvénient est le coût de ces appareils, aussi bien pour la maintenance que pour l’installation : ils sont parmi les plus chers du catalogue des radars, indique l’association. Officiellement, la Sécurité routière justifie donc leur remplacement progressif par un autre type de radar par un moindre coût économique… Mais c’est en réalité davantage la rentabilité de ces appareils qui soucie les autorités : en moyenne moins de 5000 flashs par unité et par an, contre 14000 pour un radar autonome par exemple. En conclusion : les radars tronçons ne génèrent en fait tout simplement pas assez d’argent par les contraventions.”
Pour l’association, il s’agit d’une “politique inacceptable qui fait passer une nouvelle fois la santé des caisses de l’Etat avant la sécurité des automobilistes.”