Le jeune de 16 ans qui planifiait un attentat est placé en centre fermé : "Une hausse de la radicalisation chez les mineurs ces dernières années"
Les services de sécurité de l’Etat constatent une augmentation de la radicalisation chez les mineurs ces dernières années. Un nouveau règlement a été adopté afin de lutter contre la propagande terroriste en ligne.
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Publié le 17-03-2023 à 18h19
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Le mineur arrêté à Louvain le 17 février dernier pour avoir préparé un attentat terroriste a finalement été placé dans un centre fermé. Selon des indices concrets, il aurait fait part de ses projets à un jeune de son âge originaire de Zemst qui, lui, a été relaxé après audition.
"Nous avons été informés du fait que le jeune homme avait fomenté une attaque terroriste en ligne", expliquait la porte-parole du parquet de Louvain fin février. "L’enquête est en cours et, compte tenu de l’âge du suspect, nous ne pouvons donner plus de détails sur ce dossier. Le juge ne l’a cependant pas placé en institution fermée pour le moment mais lui a imposé une série de conditions. Elles seront contrôlées par la police et les services sociaux."
Finalement, le jeune homme a donc bel et bien été placé dans un centre fermé. "Le juge de la jeunesse a fixé les conditions. Compte tenu de nouveaux éléments qui sont apparus dans le dossier, il l’a placé dans un centre fermé pour jeunes. En ce qui concerne le jeune mineur de Zemst, il n’y avait aucun signe d’une situation préoccupante ou de faits punissables. Une enquête complémentaire est en cours. Cet adolescent est suivi par le parquet de la jeunesse", a expliqué le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne, en commission Justice de la Chambre.
Plus globalement, les services de sécurité de l’Etat constatent une augmentation de la radicalisation chez les mineurs ces dernières années. "Lorsque des messages terroristes sont découverts, une enquête est ouverte, un procès-verbal est établi et les plateformes d’intervention et/ou de suivi approprié selon l’imminence de la menace sont activées", détaille le ministre Van Quickenborne.
"De nombreux contenus extrémistes ont déjà été retirés de canaux accessibles au public"
"Au cours des deux dernières années, la Sûreté de l’État a transmis à la police et au parquet plusieurs dossiers de jeunes radicalisés qui prêchaient la haine et la violence sur internet ou qui menaçaient eux-mêmes de recourir à la violence. De nombreux contenus extrémistes ont déjà été retirés de canaux accessibles au public, en partie par les fournisseurs d’accès à internet et en partie grâce aux efforts de la justice et de la police. On trouve toutefois encore de nombreux contenus extrémistes sur des forums et canaux fermés et sécurisés, qui sont encore susceptibles d’être lus par des mineurs aussi. Une détection précoce est essentielle", précise le ministre.
Un nouveau règlement européen a été adopté afin de lutter contre la propagande terroriste en ligne. Le parquet fédéral est habilité à émettre des injonctions de retrait. “La détection précoce est par excellence une mission dévolue à la Sûreté de l’État, qui utilise à cet effet tous les moyens prévus par la loi. Le gouvernement a doublé les effectifs de cet organe et élargi ses possibilités légales. Les cellules de sécurité intégrale locales peuvent signaler les profils problématiques potentiels à un stade précoce aux services de sécurité”, conclut-il.