Une entreprise wallonne crée le premier logiciel retraçant complètement les diamants : un outil pour notamment boycotter les Russes à Anvers
Cette fois encore le secteur du diamant, dont Anvers est la première place mondiale, a été épargné : la Commission européenne refuse de l’intégrer dans la liste des sanctions économiques à lencotre des Russes.
Publié le 18-03-2023 à 23h39
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La start-up belge iTraceiT, société de Braine-le-Comte ayant aussi une implantation à Anvers, annonce avoir développé un programme permettant de retracer la provenance des diamants, depuis la mine au joaillier. Selon elle, il s’agit d’une première.
La demande de traçabilité des sources des diamants est de plus en plus importante. Désormais, l’industrie horlogère et joaillière doit prouver, noir sur blanc, que leurs diamants sont issus d’une filiale éthique et écologique. Cette demande de transparence s’est amplifiée depuis le début du conflit en Ukraine et l’invitation au boycott des diamants en provenance de la Russie.
Boycotter, c’est uniquement en tant que citoyen qu’on peut le faire, puisque le politique n’a pas l’air de vouloir toucher à ce secteur. Ce qui fait d’ailleurs polémique. Le 24 février, la Commission européenne a adopté un nouveau train de sanctions contre la Russie. Cette fois encore le secteur du diamant, dont Anvers est la première place mondiale, a été épargné. En 2022, 21 % des diamants qui arrivaient à Anvers provenaient de Russie.
Il y a un an, pourtant, devant la Chambre belge des représentants, le président ukrainien, avait porté une attaque contre “ceux pour qui les diamants russes, qui sont vendus à Anvers et ceux pour qui les revenus des bateaux russes dans leur port sont plus importants que notre lutte”.
Revenons-en à iTraceiT… Grâce à une nouvelle technologie combine blockchain (une base de données ici à l’échelon mondial alimentée par les sociétés par lesquelles passent les diamants) et codes QR”, iTraceiT a réussi à développer le “premier passeport intégral au monde pour le diamant”, qui retrace son itinéraire “quels que soient sa source, sa taille, sa valeur et son état (brut ou taillé)”, explique l’entreprise. Et ainsi de détecter aussi si des diamants proviennent de pays “suspects” en matière de criminalité organisée ? “Ce n’est pas notre rôle d’orchestrer cette chasse mais il est vrai que la police pourrait utiliser ce passeport et y détecter des éléments suspects”, nous précise Guy De Smet, directeur technique d’iTraceiT.
À ce titre, une enquête judiciaire, qui a démarré en fin d’année 2021, touche le cœur des diamantaires anversois, car HRD Antwerp est détenue à 100 % par l’AWDC, le Centre mondial du diamant d’Anvers. Les enquêteurs cherchent à déterminer si la manière avec laquelle les laboratoires HRD délivrent les certificats entraîne une surévaluation suspecte des diamants.
“Notre logiciel permet de compiler toutes les preuves de manière très simple : des photos du diamant à l’état brut ou vidéos, des factures d’achat, des bordereaux de transport, des certificats, etc.”, détaille dans le CEO d’iTraceiT, Frederik Degryse.