Ils bénéficient du chômage mais vivent sous le soleil étranger : les chômeurs désormais traqués à l’aéroport
L’ONEM et la police collaborent pour lutter contre la fraude au domicile
Publié le 23-03-2023 à 06h37 - Mis à jour le 23-03-2023 à 14h07
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Le mois passé, une Belge a été appelée à comparaître devant le Tribunal correctionnel de Namur, accusée d’avoir perçu de manière frauduleuse 33 500 euros d’allocations de chômage sur une période de 5 ans alors qu’elle résidait à Ténérife. En janvier dernier, c’est un habitant de Marche-en-Famenne âgé de 63 ans qui faisait parler de lui pour des faits similaires. Celui-ci a été condamné à 120 heures de travail pour avoir perçu pendant plusieurs mois des allocations de chômage tout en résidant au Sénégal, son pays d’origine. Il a également été condamné à rembourser les sommes indûment perçues.
L’an dernier, l’ONEM a effectué 20 730 enquêtes relatives à la fraude domiciliaire de certains demandeurs d’emploi pour lutter contre ce type de fraude ainsi que la fraude concernant des chômeurs qui déclarent habiter seuls pour pouvoir percevoir des allocations plus importantes alors qu’ils vivent en réalité avec une ou plusieurs autres personnes. 6 061 infractions ont été constatées à cette occasion.
”Pour pouvoir bénéficier des allocations, les chômeurs doivent avoir leur résidence principale en Belgique et y résider effectivement. Le contrôle s’effectue via une attestation de résidence envoyée par l’ONEM à l’allocataire qui doit se présenter en personne à son administration au plus tard le 8ème jour qui suit l’envoi du document. À défaut, il voit son indemnisation suspendue jusqu’à la veille de la date à laquelle son attestation de résidence a été validée. Outre cette procédure, le service d’inspection de l’ONEM peut-être amené à effectuer des enquêtes initiées sur la base par exemple de signalements ou de dénonciations ou de constats effectués par la police des aéroports et transmis par l’intermédiaire de l’auditorat du travail”, explique Anne-Lise Roty, inspectrice sociale à l’ONEM. “On a par exemple des personnes qui nous signalent que le voisin touche le chômage tout en résidant à l’étranger plus de la moitié de l’année. Au niveau des aéroports, la police peut aussi effectuer des contrôles et en cas de suspicion, les données nous sont transmises”, précise-t-elle.
En 2022, l’ONEM a reçu 1 297 signalements d’une susceptible fraude sociale dont 392 signalements relatifs à la fraude domiciliaire (Belges percevant des allocations de chômage en résidant à l’étranger ou mentant sur leur situation familiale).