Apaisement dans le dossier de l’UMons: Ecolo, le troisième larron oublié, continue de plaider pour un compromis
Dans ce bras de fer, il n’y a pas que le PS et le MR. Vendredi, de nombreux acteurs politiques s’accordent à dire qu’un compromis sera trouvé et qu’il ne sera pas nécessaire de repartir avec une majorité alternative.
Publié le 24-03-2023 à 16h23 - Mis à jour le 24-03-2023 à 17h24
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Était-ce seulement un coup de bluff ? Comme souvent dans les dossiers explosifs qui font s’affronter médiatiquement PS et MR au point de faire surgir la crainte d’une implosion d’un exécutif, il semblerait que le problème UMons pourrait se résoudre avec une bonne dose de compromis. Après une terrible ascension de la colline du stress, de nombreux acteurs politiques s’accordent à dire qu’il ne sera pas nécessaire de former une majorité alternative à la Fédération Wallonie-Bruxelles pour régler la question des habilitations pour des masters en médecine à Namur et à Mons.
”Rien n’est encore réglé, et on n’est pas à l’abri d’un retournement, mais on avance”, nuance-t-on chez une ministre communautaire. “On travaille à une solution, comme on a toujours fait”, entend-on chez une autre. “Nous avons la volonté de trouver une formule qui convienne à tous. Nous sommes dans un état d’esprit plutôt constructif”, déclare-t-on chez un troisième ministre.
On s’éloigne donc des prises de position belliqueuses des dernières semaines. Des notes circulent. De nombreux documents sont échangés entre les cabinets ministériels, mais également entre les présidents de parti. Le week-end s’annonce chargé en discussion, mais un accord pourrait tomber avant mardi, ce qui éviterait au PS de déposer sa fameuse proposition de décret qui éjecterait le MR de la majorité. L’idée d’avoir un master en médecine à Mons et à Namur ne semble plus écartée par les libéraux, mais ce master se ferait avec des modalités un peu différenciées. Le coût serait moins important que prévu. On ne parle plus d’un demi-million d’euros, mais plutôt de 200 000 euros. “Si on discute des modalités, c’est qu’on avance”, glisse-t-on chez un ministre.
Vu de l’extérieur, le dossier a des airs de règlement de compte entre le président libéral et son homologue socialiste, Georges-Louis Bouchez et Paul Magnette, tous deux Hennuyers. Au PS, certains lisent l’entêtement de Bouchez comme une façon de tirer dans les pattes du bourgmestre de Mons, le socialiste Nicolas Martin qui porte le projet depuis 10 ans. Mais c’est oublier la présence d’un troisième parti au sein du gouvernement de la FWB. Ecolo est également pour une médecine de proximité et il n’exclut pas de former une majorité alternative avec le PS et les Engagés si le MR refuse ce master “sous-local”.
Sur cette séquence, les verts disent vouloir être constructifs. Au niveau du parti, c’est Jean-Marc Nollet, également du Hainaut, qui est à la manœuvre. Au niveau gouvernemental, c’est la ministre de la Culture Bénédicte Linard qui est au front. Impossible, toutefois, de leur arracher une déclaration autre que “nous continuons de plaider pour trouver un compromis et une solution raisonnable”. Le parti ne veut pas jouer la musculation ni jeter de l’huile sur le feu. Une approche que les écologistes mettent sur le dos de leur ADN : chez Ecolo, on la joue collectif. Autrement dit, les verts ne veulent pas faire du dossier une histoire de personne, à l’inverse de ce que font le PS et le MR.