Des militaires vont devoir rembourser 20% de leur salaire à cause d’un problème d’encodage : “Ce n’est malheureusement pas un cas isolé”
Suite à une erreur du service chargé du calcul des salaires, des militaires vont devoir rembourser une partie de leur salaire sur une durée de six mois. Le syndicat SLFP Défense pointe du doigt la décision récente de supprimer des éléments de support administratif qui était un réel soutien au militaire et civil de la Défense, suite à quoi plusieurs erreurs se sont produites ces derniers mois.
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Publié le 24-03-2023 à 10h54
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C’est une situation que personne n’aimerait connaître : devoir rembourser une partie de son salaire. C’est pourtant ce qui est arrivé à des candidats sous-officiers de carrière au sein de l’armée suite à une erreur du service chargé du calcul des salaires. Durant six mois, ils ont été payés 20 % de plus de ce qu’ils devaient toucher.
Dans ce genre de situation, la Défense procède alors à une rectification. “Pour ces personnes, le système, à cause des données mal encodées, n’a pas tenu compte du fait qu’elles sont encore candidates et devraient donc être payées à 80 % et non à 100 %, rapporte la Défense, qui précise que 33 militaires sont concernés. Il faut savoir que les candidats sont toujours payés à 80 %, ce n’est que quand ils ont terminé leur formation qu’ils sont payés à 100 %. Le montant à rembourser représente donc 20 % du salaire mensuel. Les concernés seront mis au courant au préalable et un plan de remboursement pourra être proposé par eux. D’ailleurs, aucun montant ne sera retenu sur le salaire sans accord préalable du concerné”.
"Nous veillerons à ce que les droits du personnel soient respectés"
Un nouveau logiciel dans le viseur
Concrètement, les principaux concernés recevront prochainement une lettre de la Défense dans laquelle la rectification sera annoncée et ils conviendront alors avec le ministère de la Défense si le remboursement peut se faire en une seule fois ou si un plan de remboursement est privilégié. D’après Boris Morenville, dirigeant responsable chargé de la concertation et des négociations au syndicat SLFP- Défense, ces erreurs ne sont pas totalement des cas isolés.
“Selon notre organisation, la problématique peut survenir de différentes sources, indique-t-il. En effet, depuis la décision de supprimer les éléments de support administratif qui était un réel soutien au militaire et Civil de la Défense, nous constatons plusieurs erreurs ces derniers mois/années”.
Dans le viseur des syndicats, l’implémentation du dernier programme HRM, qui a été aussi source de problèmes administratifs ou pécuniaires. Depuis le 1er janvier 2021, les militaires belges doivent en effet passer par un programme informatique pour activer leur paiement, notamment vis-à-vis des primes supplémentaires (liées aux indemnités vélo, aux opérations à l’étranger et autres prestations du week-end par exemple).
Si le précédent système donnait satisfaction selon les militaires que nous avons interrogés, ce nouveau logiciel connaît des problèmes techniques qui ne sont toujours pas résolus. Résultat : certains militaires ne sont toujours pas indemnisés correctement.
“Plus largement, le désinvestissement des dernières décennies force la ministre de la Défense à augmenter drastiquement le nombre de recrutements afin de pallier le manque de vision du passé, poursuit Boris Morenville. Pour nous, il est donc nécessaire de continuer ce redressement mais il faut veiller à ce que les moyens parallèles soient aussi mis en œuvre pour absorber les objectifs de recrutement. En tant qu’organisation syndicale proche du personnel, nous veillerons à ce que les droits du personnel soient respectés et à ce que l’équilibre vie privée professionnel ne soit pas mis à mal par la rectification du problème causé par La Défense. En effet, la charge financière liée au coût de la vie et aux éventuels crédits ne peut être mise à mal”.