En Belgique, 9 collaborateurs nazis touchent encore des pensions de l’Allemagne
Deux d’entre eux sont d’anciens soldats de la Wehrmacht, l’armée régulière allemande. Les autorités allemandes estiment qu’il n’est pas nécessaire de remettre en cause la légitimité de leur pension.
Publié le 29-03-2023 à 20h34
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9 citoyens belges ou citoyens allemands résidant sur le territoire belge ayant été condamnés pour avoir collaboré avec le régime nazi perçoivent encore une pension de l’Allemagne. C’est ce qu’a expliqué le secrétaire d’État en charge de la Politique scientifique Thomas Dermine (PS) en réponse à une question posée par Sophie Rohonyi (DéFI).
La députée fédérale rappelait qu’une proposition de résolution avait été initiée par Olivier Maingain “visant à mettre fin à un système insupportable, à savoir que des collaborateurs nazis établis en Belgique perçoivent encore de l’Allemagne des pensions pour services rendus au Troisième Reich”. Mais les demandes de cette résolution n’ayant pas abouti, c’est “partagée entre espoir et désespoir” que l’élue amarante s’est tournée vers le gouvernement.
Législation allemande
Ce dernier s’est attelé à cartographier la situation de ces pensions en prenant contact avec les autorités allemandes. “Suite à l’enquête approfondie menée par les autorités allemandes, ont été identifiés 9 cas de citoyens belges ou de personnes résidant en Belgique qui, en date du 16 juillet 2021, recevaient encore une compensation financière en vertu de la législation fédérale allemande en faveur des victimes civiles ou militaires de la Seconde Guerre mondiale. Parmi ces 9 cas, deux sont des personnes qui ont été blessées alors qu’elles étaient enfants ou adolescentes, cinq sont des veuves de guerre et deux sont des soldats de la Wehrmacht, l’armée régulière allemande”, a révélé Thomas Dermine.
Selon les autorités allemandes, aucun élément ne justifie la remise en cause de la légitimité de ces pensions. Avec seulement neuf cas, les Allemands ne semblent pas non plus intéressés à l’idée d’entamer une recherche scientifique sur la question.
”Cependant avec l’étude de la CegeSoma, sous la gestion des Archives générales du Royaume, un travail d’enquête – plus large que ces neuf cas – est prêt à être lancé et serait centré sur les relations belgo-allemandes après 1945 avec des mécanismes tels que Wiedergutmachung et le travail sur les obligés de la Wehrmacht dans les cantons de l’Est de la Belgique”, a ajouté le secrétaire d’État.
Pour Sophie Rohonyi, il est frustrant d’avoir entrepris “une démarche d’identification des bénéficiaires de ces pensions, sans pouvoir franchir l’étape ultérieure, qui aurait consisté à mettre fin à ce système”.