L’enfer vécu par un couple de Français installé dans le centre de Bruxelles depuis cinq mois : “Un Walking Dead autour de la gare du Midi”
En cinq mois, Julie et son compagnon ont déjà vécu une tentative de meurtre, trois violations de domicile et un vol à l’arraché. Ils déplorent l’inaction des autorités politiques et de la police.
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Publié le 26-05-2023 à 06h58 - Mis à jour le 26-05-2023 à 13h41
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Agressions physiques et verbales, incivilités en tous genres, présence de toxicomanes souvent agressifs, congestion automobile. L’insécurité du côté de la gare du Midi et de la porte d’Anderlecht ne cesse de se dégrader depuis plusieurs mois. Outre le chantier à l’arrêt du métro 3 utilisé pour y déverser des dépôts clandestins, le quartier concentre une série de problématiques qui ne cessent de s’aggraver.

Julie, nom d’emprunt, et son compagnon, parents d’un enfant de 6 ans, ont acheté un appartement du côté du boulevard Poincaré il y a cinq mois. Durant ce court laps de temps, ils ont quasiment tout vécu : tentative de meurtre, trois violations de domicile, un vol à l’arraché, insultes quotidiennes.
"On savait qu'on s'installait dans un quartier problématique mais jamais à ce point”, explique cette riveraine d’origine française qui vit depuis 13 ans à Bruxelles. “J’ai habité dans un quartier chaud de Marseille et je pensais avoir tout vu, mais la situation ici est pire que tout. On a affaire à un phénomène de walking-dead avec de nombreux toxicomanes qui sèment le trouble en toute impunité.”
Le 2 février dernier, le compagnon de Julie a été victime d’une violente agression. “Vers 10h, il est sorti poster un colis près de la station de métro. Il a alors été accosté par une personne visiblement désorientée qui l'a agressé à l’aide d’un couteau de cuisine. Il a tenté de tuer mon compagnon en lui assénant plusieurs coups. Heureusement, les coups ont été esquivés et seule sa veste a été perforée à plusieurs endroits. L’agresseur était en crise de démence et a été interné dans la foulée”, explique Julie.
"Les beaux jours reviennent et j’appréhende de me promener en jupe"
Quelques semaines plus tard, le mari de Julie a à nouveau été victime du vol de sa chaîne en or reçue pour ses 40 ans. “Tous les jours, nous sommes témoins de petites agressions que ce soit physiques ou verbales. De mon côté, je reçois quotidiennement des insultes basées sur mon physique. Les beaux jours reviennent et j’appréhende de me promener en jupe.”
Julie et son compagnon vivent à côté du Samusocial où la cohabitation avec les bénéficiaires ne se fait pas sans mal. “Les responsables font le maximum pour nous faciliter la vie mais la situation est telle qu’ils sont dépassés. Nous sommes régulièrement confrontés à la présence de personnes en errance qui se retrouvent dans notre immeuble. Lorsqu’on leur dit qu’ils doivent partir, ils nous rétorquent qu’ils sont chez eux et se montrent menaçants.”
Elle tient aujourd’hui à dénoncer l’immobilisme de la police et des autorités politiques compétentes. “Nous sommes en contact avec le bourgmestre mais rien ne change et nous envisageons de déménager. La situation dans ce quartier doit impérativement s’améliorer car il s’agit d’une zone densément peuplée qui constitue une porte d’entrée vers la capitale, or l’image renvoyée est désastreuse”, conclut-elle.
