Une plainte déposée contre un hôpital bruxellois pour négligence : “Le service des urgences n’a pas remarqué la fracture du fémur de mon fils”
Nadia, maman d’un petit Yahcob de dix mois, déplore le mauvais diagnostic posé par le service des urgences suite à la chute de son fils.
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- Publié le 27-05-2023 à 18h54
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Le vendredi 19 mai, Nadia arrive aux urgences d’un hôpital bruxellois vers 14h40 suite à la chute de son fils Yahcob âgé de dix mois. Après la première prise en charge, la maman et son fils ont été invités à patienter pendant deux heures dans le couloir en attendant le diagnostic qui a finalement révélé un traumatisme crânien, alors que le petit souffrait en réalité d’une fracture du fémur.
”Alors que j’étais chez moi, j’ai glissé avec le petit dans les bras et nous sommes tombés. J’ai appelé une ambulance car il peinait à bouger ses jambes. Nous avons été emmenés à l’hôpital où un médecin a ausculté mon fils. Il estimait qu’il ne présentait pas de fracture mais bien un traumatisme crânien”, explique Nadia. “Il se montrait rassurant quant à son état de santé tout en nous invitant à patienter jusque 21h30 pour voir si mon fils présentait des symptômes tels que des nausées ou vomissements.”
À ce moment-là, Nadia ignore que son fils souffre en fait d’une fracture du fémur. “Nous avons dû patienter pendant deux heures dans le couloir où il y avait beaucoup de passages, des portes qui claquaient, des va-et-vient incessants. Mon fils était fatigué mais il n’arrêtait pas de sursauter. Des chambres se libéraient mais au lieu de mettre ceux qui attendaient dans le couloir, ils mettaient les nouveaux patients”, poursuit-elle.
Nadia a alors demandé s’il était possible qu’elle surveille l’état de santé de son fils chez elle plutôt que dans le couloir des urgences et selon ses dires, elle aurait reçu l’accord du médecin qui lui a communiqué plusieurs conseils à suivre. “Nous quittons les urgences vers 17h et durant la nuit, il commence à pleurer énormément. Il n’arrivait plus à bouger sa jambe. Je l’ai amené dans un autre service d’urgence où ils ont directement fait une radio qui a démontré qu’il avait le fémur fracturé en deux”, poursuit Nadia, qui a porté plainte auprès de l’Ordre des médecins pour négligence de la part du premier service d’urgences.
"Chez les jeunes enfants ne marchant pas encore, les traumatismes des membres inférieurs sont parfois difficiles à diagnostiquer dans les heures qui suivent l’accident"
Contacté par Nadia, le superviseur des urgences pédiatriques de l’hôpital en question estime qu’elle aurait dû faire preuve de plus de patience en restant au moins jusqu’à 21h30 à l’hôpital. “Notre service a à cœur de toujours tenter d’améliorer les soins apportés à nos petits patients. Chez les jeunes enfants ne marchant pas encore, les traumatismes des membres inférieurs sont parfois difficiles à diagnostiquer dans les heures qui suivent l’accident. C’est pour cette raison, et en vue d’une surveillance neurologique associée vu le mécanisme de la chute avec réception sur la tête, qu’une surveillance prolongée dans le service des urgences a été proposée”, explique-t-il.
”Probablement que cette période de surveillance aurait permis de constater que Yahcob bougeait moins bien sa jambe et ressentait une douleur, ce qui aurait mené à la réalisation d’une radio et au diagnostic de fracture. Vous avez choisi de refuser cette surveillance aux urgences et êtes retournée à domicile avec des consignes de surveillance imprimées. Je ne pense donc pas que l’on puisse parler de discrimination et reprocher à l’équipe soignante d’avoir refusé de faire des soins plus approfondis ni d’avoir voulu terminer rapidement puisque c’est vous qui avez voulu mettre fin à la prise en charge de Yahcob au service des urgences”, conclut-il.