Chute de Joe Biden et moqueries sur son âge: "C’est injuste d’attaquer quelqu’un sur ce critère", réagit Jean-Claude Debiève, mayeur de 78 ans
Le président américain Joe Biden, 80 ans, a fait une chute lors d’une cérémonie militaire jeudi à Colorado Springs. Un bourgmestre de 78 ans le défend face aux moqueries.
- Publié le 02-06-2023 à 22h31
- Mis à jour le 02-06-2023 à 22h39
:focal(1495x1005:1505x995)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/XZCKA36QONAVNHJ5K4XE7NWOA4.jpg)
Le président américain Joe Biden, 80 ans, a fait une chute lors d’une cérémonie militaire jeudi à Colorado Springs, dans l’ouest des États-Unis. Le démocrate est tombé vers l’avant, se réceptionnant sur les genoux et les mains, après avoir apparemment trébuché sur un sac noir.
Joe Biden, dont l’âge et la forme physique sont un sujet constant d’attaques par certains de ses adversaires politiques, s’est ensuite relevé avec l’aide d’un militaire se trouvant à ses côtés et de ses gardes du corps. Pas top comme image pour le président de la première puissance mondiale.
En juin 2022, une image du président, candidat à sa propre succession, chutant lors d’une promenade à vélo avait déjà fait grand bruit.
Selon les sondages, la majorité des Américains estiment qu’il est trop âgé pour briguer un second mandat.
Avec cette chute, les moqueries sur son âge ont giclé telle une éruption volcanique de malveillance. Donald Trump, qui n’est pourtant pas beaucoup plus jeune, malgré ce que l’on pourrait croire grâce à la teinture orangée de ses cheveux, ne s’est pas fait prier pour faire dans le sarcasme : “Ah oui, il est tombé ? J’espère qu’il ne s’est pas fait mal… C’est dingue. Il faut faire gaffe à ce genre de trucs ! Quitte à devoir marcher sur la pointe des pieds ou ramper…”
Élu et d’un âge avancé, est-ce se soumettre à des moqueries de genre ? Âgé de 78 ans, bourgmestre de Boussu depuis 18 ans, Jean-Claude Debiève (PS) hésite encore, à quelques mois des élections, entre tirer la liste PS ou tirer sa révérence. “Oui, c’est un manque de respect d’attaquer quelqu’un sur son âge parce qu’il trébuche. L’image n’est pas belle, je l’admets. Elle peut fragiliser un candidat, un homme de pouvoir. Mais franchement, trébucher, ça peut arriver à n’importe quel âge. Je me suis aussi dit que ça pouvait m’arriver, invité en tant que bourgmestre, sur un podium lors d’une festivité locale. Cela ne m’est jamais arrivé, cela aurait été le cas, j’aurais essayé de rebondir avec de l’humour, mais c’est vrai que, pour l’image, ce n’est pas l’idéal. J’ai déjà été victime d’un malaise, lors d’un conseil communal. Après mon deuxième vaccin Covid. Je n’ai plus dit grand-chose mais personne ne s’est rendu compte. Par contre, mes adversaires politiques ou des personnes frustrées m’attaquent sur mon âge et ma prétendue fragilité. Mais moi, je n’ai pas l’impression de chuter. Ce matin, j’ai fait mon potager et je me suis occupé de mes pigeons et, à midi, j’étais au bureau. J’ai une prothèse au genou et je me sens à l’aise.”
L’hygiène alimentaire. De tradition familiale, on mange ce qui vient d’un potager. Beaucoup de sport aussi. J’ai fait du foot et de la balle pelote. J’ai une passion, les pigeons. J’ai été trois fois champion de Belgique de concours. En fait, en dehors de la vie politique, il faut prendre du plaisir ailleurs. Cela permet d’avoir du recul sur sa fonction.
Jean-Claude Debiève a beau avoir 68 ans, il n’a pas dit sont dernier mot. Il se tâte encore pour les prochaines élections communales mais pousser la liste en queue de peloton pour l’apport de ses voix est aussi une option… qui n’empêchera pas de devenir bourgmestre en cas de carton. “Le mental, l’envie, la volonté sont encore là. Je n’ai pas l’impression d’être moins vif. Il y a des projets que je veux faire aboutir. Mais le physique commence à tirer la langue. Raideurs, maux de dos, vue et ouïe à la baisse… Et surtout, j’ai peur de faire l’année, le mandat de trop. J’ai été fortement marqué par le malheureux sort de mon prédécesseur, Robert Urbain (NdlR. ex-ministre), qui a bouclé son dernier mandat à Boussu alors qu’il était touché par l’alzheimer. Et puis j’ai envie de profiter un peu en espérant encore vivre dix ans. Mais redevenir bourgmestre, par exemple, durant deux ans, le temps d’assurer la transition, pour que la mécanique perdure, pourquoi pas ? Les jeunes ont le vent en poupe pour l’instant. Mais moi, je me souviens que quand je me suis lancé en politique, je n’avais aucun contact. Ensuite, j’ai pu bénéficier de gens plus âgés qui m’ont conseillé.”
Le secret de son énergie un peu effritée mais toujours présente ? “L’hygiène alimentaire. De tradition familiale, on mange ce qui vient d’un potager. Beaucoup de sport aussi. J’ai fait du foot et de la balle pelote. J’ai une passion, les pigeons. J’ai été trois fois champion de Belgique de concours. En fait, en dehors de la vie politique, il faut prendre du plaisir ailleurs. Cela permet d’avoir du recul sur sa fonction.”