"La combat écologique a besoin d’Ecolo-Groen au gouvernement": Georges Gilkinet refuse de se "laisser guider par la N-VA"
La "pause environnementale" réclamée par Alexander De Croo a montré l’importance d’avoir les Ecolo au sein du gouvernement fédéral, assure le ministre Ecolo.
- Publié le 03-06-2023 à 12h17
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Sans Ecolo-Groen au pouvoir, l’écologie ne sera plus une priorité du gouvernement fédéral. C’est ce que déclare à froid George Gilkinet, lorsque nous l’interrogeons sur les conséquences de l’épisode “pause environnementale”.
Le 23 mai, le Premier ministre Alexander De Croo a affirmé qu’il ne fallait pas surcharger la législation en renforçant les normes en matière de restauration de la nature, provoquant une levée de boucliers dans le camp écologiste. Plusieurs ministres sont montés au créneau, telles Zakia Khattabi (Climat, Fédéral) ou Céline Tellier (Environnement, Wallonie).
”Un épisode comme celui-là montre que si on [les écologistes] baisse la garde, si on est inattentif ou si on n’est pas dans les gouvernements, l’écologie risque de passer comme la cinquième des priorités. Or, l’écologie, c’est la santé de nos enfants”, déclare le ministre Gilkinet, qui se présente comme un “éco-optimiste”.
Les autres partis seraient donc désintéressés de la question environnementale ? L’élu fédéral nuance. “La différence avec les partis traditionnels en matière d’environnement, c’est que pour eux, c’est un enjeu parmi d’autres. Voir qu’on peut se permettre de traiter après les autres, comme le montrent les déclarations d’Alexander De Croo. Or, pour nous, c’est à partir de l’environnement, de ses contraintes autant que de ses opportunités, que nous entendons définir les autres politiques.”
Selon le ministre de la Mobilité, Alexander De Croo suit la position que la N-VA défend au sein du gouvernement flamand. Le libéral tient un discours qui “est celui tenu par les forces les plus conservatrices au Parlement européen”, un discours que les verts ne toléreront en aucun cas. “Le débat sera peut-être dur avec les Verts en la matière, mais on ne va pas accepter l’idée d’une pause.”
“La NVA est très claire sur le fait qu’elle ne veut pas des Verts. Ça règle la question"
S’il se réjouit de voir l’écologie revenir dans le débat public par l’intermédiaire d’Alexander De Croo, George Gilkinet regrette toutefois que ce soit sous l’impulsion de la N-VA, un parti qu’il juge très sévèrement. “En tant qu’écologiste, je ne veux pas me laisser guider par la N-VA. Ils attaquent tous ceux qui se battent pour davantage de dignité pour les personnes les moins respectées de la société. Ils mettent le frein là où il faudrait accélérer en matière de protection de la nature.”
Et de citer le “démantèlement” de la protection civile, orchestré lorsque Jan Jambon (N-VA) était ministre de l’Intérieur, qui aujourd’hui se ressent lors de catastrophes environnementales telles que les inondations ou l’incendie des Fagnes. “La N-VA est un danger pour l’avenir du pays, personne ne le niera.”
Dans ces conditions, écologistes et nationalistes pourraient-ils s’entendre dans une coalition ? “La NVA est très claire sur le fait qu’elle ne veut pas des Verts. Ça règle la question. Et c’est mieux comme ça, en fait. Nous sommes aux antipodes. Avec nous, on ne fera pas de saut d’index et on ne s’assoira pas sur les questions relatives à l’avenir de la planète et de ses habitants”.