On a bien fait d'en parler: il y a crème et crème
On a bien fait d'en parler, c'est la chronique de Julien Bal, le présentateur de l'émission "Il Faut Qu'on Parle" sur LN24, qui revient sur le sujet de la semaine qui a le plus fait réagir dans son émission.
- Publié le 09-09-2023 à 19h14
L'entartage du patron de Ryanair Michael O'Leary est un sujet qui vous a beaucoup fait réagir cette semaine sur la page Facebook de la DH. C'est aussi le sujet qui a donné lieu aux échanges les plus virulents qu'a connu l'émission Il faut qu'on parle depuis sa création. À tel point que pour une fois, sur Facebook, les échanges étaient plus cordiaux qu'en plateau : Caroline W. par exemple, pointait l'inutilité du geste, ne voyant pas "ce que ça va changer pour les pilotes mécontents". Pour Robert B. et pour beaucoup d'autres, "la saison des entartages est ouverte".
Sur le plateau pendant ce temps, l’acteur Michel Kacenelenbogen parlait de l’entartage comme d’une attaque violente qu’il ne souhaitait à personne.
À l'inverse, pour Michel Lebbe, délégué permanent CSC pour l'aviation, il s'agissait d'un acte politique juste et mérité. Kevin Karena, jeune MR, a eu l'audace de parler de "prise d'otage des usagers" en évoquant la grève des pilotes de Ryanair et la foudre syndicale s'est abattue sur lui. Il y a autant d'entartages qu'il y a de gens pour les voir. Mais il y a aussi autant d'entartages qu'il y a d'entartés. Personne ne réagit de la même façon à une agression de ce type.
En l'occurrence, Bouchez et O'Leary ont réagi très différemment aux coups crémeux qui leur ont été portés. Bouchez a riposté quand O'Leary a dit "Well done", c'est-à-dire "Bien joué", comme quelqu'un qui a reçu un coup et qui connait les règles du jeu.
Mais la vraie différence n'est pas là. L'un de ces attentats pâtissiers était commandité par Noël Godin, l'autre pas. L'un a été fait de face, l'autre par derrière. L'un a fait place au silence des entarteuses, l'autre à des déclarations confuses.
Jeudi, nous sommes allés recueillir une réaction à chaud de Noël Godin, l'entarteur en chef qui, dans son lyrisme, a eu ces mots : "C'était extraordinairement réussi. C'est le bonheur le plus aphrodisiaque. C'était magique. La cible l'a pris en pleine poire".
La scène est assez folklorique : il est à table, il a sa serviette au cou, il est filmé de profil et lève les bras. On oublie souvent que ce qui se trouve hors cadre importe autant voire plus que ce que l’image montre.
En face de Noël Godin ce midi-là, ce que le cadre ne montre pas ce sont les deux jeunes femmes souriantes qui ressemblaient à s’y méprendre aux deux entarteuses du matin même. La relève est assurée.
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