Les places sont chères dans les crèches: "Les parents qui travaillent doivent être prioritaires"
Le président du MR Georges-Louis Bouchez estime que les parents qui travaillent devraient être prioritaires pour obtenir une place en crèche.
- Publié le 13-09-2023 à 07h16
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Les partis de la majorité flamande ont trouvé un accord sur (au moins) un point : les travailleurs doivent être prioritaires en matière de garde d’enfants. Devant les caméras de nos confrères de VTM, le président du CD&V Sammy Mahdi et le ministre flamand du Budget, Matthias Diependaele ont expliqué que cette mesure permettrait, selon eux, d’augmenter le taux d’emploi en Flandre.
“Tous les enfants de parents qui travaillent devraient pouvoir fréquenter une garderie”, a ainsi déclaré Sammy Mahdi. En théorie, cette priorité existe déjà. Mais dans la pratique, elle n’est pas toujours appliquée. Certains milieux d’accueil réservent ainsi des places aux familles moins aisées ou aux parents isolés. Mais pour Sammy Mahdi, “le sujet peut être étudié. “
Cette idée rencontre aussi des adeptes chez les francophones, notamment en la personne de Georges-Louis Bouchez. Le président du MR estime en effet que le système actuel défavorise les enfants des travailleurs.
“Il faut bien sûr réserver des places aux enfants issus de milieux où l’éducation n’est pas garantie. Mais pour le reste, il faut privilégier les enfants des travailleurs.”, juge-t-il.“Plutôt qu’une gratuité cinq jours sur sept pour les demandeurs d’emploi, on pourrait réserver un certain nombre de jours qui pourraient être utilisés pour les entretiens d’embauche ou les jours de formation”, propose-t-il.
“Il faut être honnête, dans le système actuel, ceux qui ont le moins le temps de s’occuper de leurs enfants sont pénalisés. Ce n’est pas normal. Par ailleurs, les chômeurs qui ont des entretiens tous les jours ne resteront pas chômeurs très longtemps.”
Le président du MR propose ainsi un système où les chercheurs d’emploi doivent fournir un justificatif pour obtenir une place en crèche quand ils passent un entretien d’embauche ou suivent une formation.
Sur la question du manque de places en crèches en Wallonie (en 2020, on comptait en moyenne 38 places pour 100 enfants en âge d’aller à la crèche), le président du MR se montre fataliste. “Il y a de grandes chances qu’on manque toujours de places parce qu’on est face à un besoin tel qu’il ne sera pas envisageable de répondre à toutes les demandes.”
Le président du MR propose par ailleurs de confier aux travailleurs sociaux le rôle “d’identifier les milieux les moins stables et où il est essentiel qu’on retire les enfants de leur famille quelques jours pour leur bien-être”. “Je pense par exemple au cas d’une famille de cinq enfants où quatre enfants ont déjà été placés. Il serait logique que le cinquième bénéficie d’une attention particulière et soit prioritaire pour avoir une place en crèche.”, précise-t-il.
La position de Georges-Louis Bouchez ne fait toutefois pas l’unanimité. “Le vrai problème, c’est le manque de places. Là, on essaye de renverser le problème pour le faire porter par une catégorie de la population. La mesure peut sembler logique mais elle est fort mesquine”, dénonce Yves Martens, porte-parole du collectif Solidarité contre l’exclusion.
“Le principe de la sécurité sociale est la solidarité entre les travailleurs avec et sans emploi. De plus, disposer d’une place en crèche est indispensable pour la disponibilité sur le marché de l’emploi.”, estime-t-il.