Pas de peine supplémentaire pour Salah Abdeslam, 30 ans pour l'homme au chapeau,...: le verdict du procès des attentats de Bruxelles est tombé

La cour d’assises a tenu compte des peines prononcées à Paris contre les accusés jugés pour les attentats du 13 novembre.

La cour d’assises a tenu compte des peines prononcées à Paris contre les accusés jugés pour les attentats du 13 novembre.
La cour d’assises a tenu compte des peines prononcées à Paris contre les accusés jugés pour les attentats du 13 novembre. ©Photo News

La délibération du jury et de la cour d’assises qui doit fixer les peines pour les huit accusés jugés pour les attentats du 22 mars 2016 a été longue. Elle a duré quatre jours. Les huit accusés, qui risquaient la réclusion à perpétuité pour six d’entre eux (Oussama Atar, Mohamed Abrini, Osama Krayem, Salah Abdeslam, Ali El Haddad El Asufi et Bilal El Makhoukhi) et dix ans pour les deux derniers, Sofien Ayari et Hervé Bayingana Muhirwa, ont été les derniers à rentrer dans leur box alors que la cour était déjà installée.

Dans leur réquisitoire, tenu la semaine dernière, les procureurs fédéraux avaient requis les peines maximales ainsi que la déchéance de nationalité contre les Belges disposant d’une autre nationalité, à savoir Atar, Abrini, El Haddad Asufi, El Makhoukhi et Bayingana Muhirwa.

Ayari et Bayingana Muhirwa avaient en effet été acquittés, à la mi-juillet, d’assassinat dans un cadre terroriste. Seule la prévention de participation aux activités terroristes, punissable d’un maximum de dix ans avait été retenue contre eux.

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Les défenses des accusés déjà jugés et condamnés par la cour d’assises de Paris pour les attentats du 13 novembre 2015 avaient fait valoir qu’il y avait unité d’intention avec les attentats du 22 mars 2016 et que l’on ne pouvait leur imposer une nouvelle peine.

La cour et les jurés n’ont pas suivi ces défenses. Ils ont toutefois estimé qu’il fallait tenir compte de ces peines et donc être plus clément.

La cour a estimé que des déchéances de nationalité ne devaient pas être prononcées. Ils conservent leur nationalité belge.

Le premier accusé, Oussama Atar, donneur d'ordre, au départ de la Syrie, de la vague d'attentats qui a frappé Paris et ensuite Bruxelles, faisait défaut au procès. Il aurait été tué en Syrie en 2017, mais il n'y a pas de preuves. À Paris, il a été condamné à la perpétuité incompressible à Paris. La cour d'assises de Bruxelles l'a aussi condamné à perpétuité.

Le deuxième accusé, Mohamed Abrini, l'homme au chapeau, devait être le troisième homme à se faire exploser avec son sac rempli d'explosifs à Zaventem. Il avait renoncé. Sa condamnation à Paris à la perpétuité a été reconnue comme une circonstance atténuante. Bruxelles l'a condamné à 30 ans de prison.

Aucune circonstance atténuante n'a été retenue pour le troisième accusé, le Suédois Osama Krayem, qui a mené la politique de la chaise vide au procès. Il avait été condamné à 30 ans à Paris. La cour d'assises de Bruxelles l'a condamné à la perpétuité.

Le quatrième accusé, Salah Abdeslam avait déjà été condamné à la perpétuité incompressible pour sa participation aux attentats de Paris et à 20 ans pour la fusillade de la rue du Dries. Cela lui a valu une circonstance atténuante. Il n'a pas reçu de nouvelle peine à Bruxelles : les 20 ans de la rue du Dries suffisent.

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Le cinquième accusé, Sofien Ayari avait été arrêté avec Salah Abdeslam le 18 mars 2016, quatre jours avant les attentats. Il a déjà été condamné à 30 ans à Paris et à 20 ans pour la rue du Dries. Ce qui suffit pour la cour.

Le sixième, Ali El Haddad El Asufi, était un proche d'Ibrahim El Bakraoui, qui s'est fait exploser à Zaventem. Il a été condamné à dix ans à Paris. Bruxelles l'a condamné à 20 ans et dix ans de mise à disposition du TAP.

Les deux derniers n'avaient pas été condamnés à Paris. Bilal El Makhoukhi, considéré comme très dangereux par la cour, a été condamné à la perpétuité et à une mise à disposition de 10 ans. Hervé Bayingana Muhirwa s'est vu infliger dix ans de réclusion.

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