Antoinette Spaak s'est éteinte ce vendredi à l'âge de 92 ans. En 2016, elle s'était confiée à nos confrères de La Libre Belgique. Nous vous reproposons son interview, sur des sujets encore bien d'actualité aujourd'hui.
D'emblée, Antoinette Spaak, première femme présidente de parti (FDF) en Belgique, nous avoue en avoir gros sur le cœur. En ligne de mire: la N-VA , les critiques qui pleuvent sur Bruxelles et le risque d'un Brexit. La fille de l'ancien Premier ministre Paul-Henri Spaak demande aux présidents de partis francophones de se remettre sereinement autour d'une même table pour mieux affronter les tentatives de destruction du pays. Entretien.Défi (ex-FDF) semble être le parti d'un seul homme : Olivier Maingain. Il laisse peu de place aux autres. N'est-ce pas un problème ?
Ce n'est pas tout à fait exact. En 2009, j'ai travaillé avec Didier Gosuin au Parlement bruxellois et j'ai pu constater qu'il est considéré comme un homme politique solide. Bernard Clerfayt est aussi une personnalité importante au sein du parti. Et, derrière eux, se trouve toute une génération, dans laquelle figure notamment Emmanuel De Bock.
L'implantation de Défi en Wallonie n'a pas le succès escompté...
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Avant les prochaines échéances électorales, il faudrait retrouver une union des francophones ?
Oui, très certainement ! Je suis désolée de voir l’attitude d’une partie du Parti socialiste, et d’autres aussi, qui semblent dire "la Wallonie d’abord et on verra après pour les autres…". C’est une vision à trop court terme, ce n’est pas comme ça que les pères de l’Union on construit l’Europe. Il faut être capable de voir loin et éviter de réitérer ses erreurs. Malgré toutes les difficultés, il faut parvenir à rester solidaires entre nous.
Vous lancez donc un appel ?
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Passons à la Région bruxelloise, cible de toutes les critiques ces dernières semaines. Justifié ou bashing ?
Il y a un bashing de la part du fédéral et de Jan Jambon en particulier lorsqu’il pointe lourdement Molenbeek comme étant à l’origine de tous les maux. Il a donné l’impression que l’attaque du Bataclan avait été organisée à Molenbeek.
La presse française n’avait pas attendu les déclarations de Jan Jambon pour cela.
Mais notre ministre de l’Intérieur a alimenté le bashing de la presse française avec ses déclarations et clichés. Ce triste tableau l’arrangeait bien, mais c’est honteux pour la Belgique et son image à l’étranger. Je ne dis pas pour autant que tout était parfait à Molenbeek, ni dans le processus d’échange d’informations entre les différents niveaux de pouvoir. Mais à Bruxelles, force est de constater que les ministres francophones et néerlandophones travaillent bien ensemble. Ils sont solidaires.
Que répondez-vous à ceux qui estiment que ce gouvernement régional est, en quelque sorte, une joyeuse bande de scouts qui n’a pas pris de mesure importante et ne présente pas de vision à long terme pour la capitale ? La mobilité est souvent prise un exemple.
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