Le Refuge, qui accueille les LGBTQIA+ rejetés par leurs proches, nous ouvre ses portes: "Il y a trop d’agressions homophobes et de viols en Belgique"
Le Refuge, centre d'accueil pour jeunes LGBTQIA+ rejetés par leur famille nous a ouvert ses portes
Publié le 18-03-2023 à 12h35
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Le refuge est une structure d'accueil pour jeunes LGBTQIA+ qui est née en 2018 et fait face, depuis sa création à une demande exponentielle. En 2022, 32 jeunes y ont été hébergés et 143 ont été aidés dans leur recherche d'un logement. "Pour chaque demande acceptée, le refuge doit en refuser une dizaine", déplore le directeur de l'association Marc Bouteiller.
Parmi les jeunes qui séjournent actuellement dans le centre d'accueil, David 28 ans, mis à la porte par sa mère. "Ma copine est une femme trans. On vivait notre petite vie tranquillement et un jour, j'ai posté une photo de nous deux sur Instagram. Mon frère l'a vue et il a commencé à m'insulter et à me menacer de mort et ma mère a décidé d'arrêter de m'héberger. Alors ma copine m'a dit de venir ici", explique-t-il. Après un premier entretien avec l'équipe du refuge, David s'est vu accorder une chambre qu'il partage avec une autre personne. "Maintenant, ma priorité est de trouver un logement, de régler ma situation sur le plan administratif et de trouver un emploi", indique-t-il.
Bien que la Belgique fasse figure de modèle pour ses législations en faveur des personnes LGBTQIA+, l'homophobie est loin d'être inexistante dans notre pays. "Il y a encore de nombreuses agressions et viols commis en Belgique et liés à l'homophobie; Ce n'est pas une vue de l'esprit. Même si la Belgique est à la pointe pour ses dispositifs législatifs, il y e encore un gros travail de prévention à faire. Il y a encore des jeunes qui sont mis à la rue en raison de leur orientation sexuelle. Récemment, un garçon de onze ans a été mis à la rue parce qu'il avait fait son coming out. Il s'est ensuite retrouvé en prison à la suite de larcins", explique Marc Bouteiller.
"Aux Etats-Unis, 40% des jeunes sans abri s'identifient comme LGBTQIA+. En Angleterre, selon deux organisations, les personnes LGBT rejetées par leur famille représentaient près de 24% des SDF et selon une étude européenne, un LGBTQIA+ sur cinq connait le sans-abrisme. Pour les trans, cette proportion monte à un sur trois. En Belgique, il y a peu de chiffres. Unia estime que les méthodes employées pour recenser les personnes qui vivent à la rue se veulent les moins intrusives possible par rapport à la vie privée. C'est une préoccupation louable mais malheureusement, elle invisibilise davantage le phénomène et en renforce les effets pervers", dénonce le directeur de l'association. Bien souvent la discrimination envers les personnes LGBTQIA+ est associée à des fragilités connexes comme un risque de suicide plus élevé, un risques plus important de développer des maladies mentales et physiques comme des IST.
"On sait aussi qu'il y a davantage de travailleurs du sexe parmi cette population et davantage de problèmes d'assuétudes également. Ce sont toutes des conséquences de la rupture entre le jeune et sa famille."