Il y a près d’un an, le 17 mars 2020, Sophie Wilmès annonçait le confinement de la population belge. Deux semaines plus tôt, une opinion publiée par le docteur Philippe Devos, intensiviste au CHC Liège et président de l’Absym, faisait grand bruit. Il avertissait contre le scénario du pire pour la propagation du coronavirus " si des mesures plus drastiques ne sont pas prises" . Il prévoyait, dans ce cas de figure, 850 000 personnes infectées en Belgique et 33 150 morts. Et jusqu’à 50 000 morts en cas de saturation des hôpitaux.
Des critiques se sont alors abattues sur Philippe Devos, à qui d’aucuns ont reproché son catastrophisme. Près d’un an plus tard, la réalité a pourtant partiellement rejoint ses prédictions : 743 882 contaminations ont été enregistrées et 21 793 décès.
Vous avez été l’un des premiers lanceurs d’alerte.
"Mes chiffres étaient une projection si nous continuions à vivre normalement, comme en 2019. Je vois que j’ai en fait sous-estimé les choses. Car on s’approche de ces chiffres malgré des mesures inédites dans l’existence de la Belgique, après deux confinements et la mise à l’arrêt de notre vie. Je ne l’avais pas imaginé. Certains épidémiologistes m’avaient appelé pour me dire : ‘vous êtes trop optimiste !’ Maggie De Block de son côté ricanait. Quand elle dit ‘encore une drama queen’ à un expert, le ‘encore’ signifie que j’étais la première."