"C’est la catastrophe, on est obligé de tout annuler”, déplore Vincent Taloche, organisateur avec son frère Bruno du Festival International du rire de Liège. Le duo avait bataillé pour obtenir quelques dérogations, lesquelles viennent d’être interdites sur-le-champ depuis la conférence de presse du comité de concertation de ce vendredi matin. “Ils sont fous ! Le comité croit annoncer une bonne nouvelle pour la culture… Mais quand, comme nous, nos salles sont remplies en fonction du protocole précédent, comment fait-on ? C’est impossible !”
Les frères Taloche ne peuvent en effet pas maintenir la fin de leur festival -10 spectacles au total- alors que cela fait trois mois qu’ils se battent pour résister et faire vivre la culture en Belgique. “Avec ce qu’ils viennent d’annoncer ce matin, les techniciens du mentaliste Viktor Vincent qui sont en ce moment dans le Thalys viennent pour rien, ne décolère pas l’humoriste au sujet de son artiste qui était en version complète -comme Arnaud Tsamère demain soir- ce soir au Trocadero avec 350 personnes. Et ce matin, on te dit 200 personnes et les protocoles existants ne sont plus d’application. Tu ne peux pas, alors que la population est un peu à bout, dire à des gens : ‘vous, vous pouvez rentrer et vous non’. C’est impossible ! Tu vas avoir une incompréhension totale, des scandales et nous n’avons surtout pas les moyens logistiques de rechanger les plans de salle (passer de 1 mètre à 1, 50 mètre ainsi que les distances entre siège, etc. NdlR.). Il est impossible de gérer tout ça en moins de 24 heures.”
“Il valait peut-être mieux dire : on ferme tout jusqu’au 19 novembre comme l’Horeca”
Les annonces sont toutefois “peut-être une bonne nouvelle si tu démarres un événement à zéro mais pas si des choses sont en cours, précise Vincent Taloche. Je ne remets pas en cause la gravité de la crise, mais il aurait peut-être fallu dire de tout fermer jusqu’au 19 novembre comme l’horeca. On peut faire de la culture mais on doit rappeler les techniciens et artistes à rester chez eux ou encore annuler les hôtels réservés. C’est très violent !” Même son de cloche pour les petites salles de son festival. "Nous avions respecté scrupuleusement les protocoles mais on n’a pas le choix d’annuler car on doit passer de 200 à 100 personnes au Chiroux pour respecter les distanciations. On ne va donc pas refuser 100 personnes. Jarry et Olivier De Benoist, on les avait reportés à l’année prochaine mais des artistes comme Fabian Le Castel ou Richard Ruben qui devaient se jouer ce week-end, on est obligé de les annuler.”