Face à la crainte des souches mutantes du Covid, le gouvernement fédéral envisage de diminuer de 48 h à 16 h la durée autorisée d’un séjour à l’étranger mais aussi d’augmenter la durée de la quarantaine et d’interdire les voyages touristiques. Oliver Paasch, ministre-Président de la Communauté germanophone, représente quelque 80 000 Belges de langue allemande. Ce vendredi, en Comité de concertation, il plaidera pour qu’on garde les frontières ouvertes.
Il est question de renforcer les mesures relatives aux frontières. Quel impact pour les germanophones ?
"Nous avons une frontière avec le Luxembourg, l’Allemagne et même les Pays-Bas. Une grande majorité des Belges germanophones traverse au moins une fois par semaine la frontière, souvent pour aller travailler. La majorité travaille dans le secteur de la santé. La fermeture des frontières au premier confinement a été extrêmement difficile à vivre pour nous. C’était une erreur et ça a été invivable pour les frontaliers. On a coupé en deux des villages, des familles, des couples. On a empêché des germanophones d’aller en Allemagne ou au Luxembourg pour acheter des médicaments, voir le médecin. Une association de mères s’est signalée car leurs bébés étaient habitués à une poudre de lait qu’on ne peut se procurer en Belgique. Les bébés n’acceptaient pas le changement de lait… Il y a eu le cas d’un homme vivant en Belgique qui ne pouvait plus aller soigner ses chevaux dans sa prairie située en Allemagne… Des bassins de vie transfrontaliers se sont créés depuis Schengen. En communauté germanophone, on ne peut plus accepter qu’on ferme à nouveau les frontières."