Viande, poisson, café, pain ou lait : voici la liste des produits qui coûteront plus cher selon la nouvelle réforme fiscale
Dans le projet du ministre des Finances, la TVA va augmenter sur une série de produits alimentaires, mais elle sera réduite sur d’autres.
Publié le 06-03-2023 à 18h20 - Mis à jour le 06-03-2023 à 18h44
:focal(1495x1005:1505x995)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/YT4BFDOC4BDRZIZVTCOLLKUT7A.jpg)
Vincent Van Peteghem (CD&V) a présenté la première ébauche de réforme fiscale sur laquelle il travaille depuis des mois. Le ministre fédéral des Finances a présenté son projet comme un moyen de “réduire substantiellement la charge sur le travail”, d’encourager le travail et l’entrepreneuriat et de jeter “les bases d’un État-providence plus fort”.
Telle n’était pourtant pas la lecture que les partenaires de majorité ont eu du projet. Au PS, on juge que cette réforme aura un impact direct sur le pouvoir d’achat des consommateurs. Les socialistes refusent que les factures soient plus salées pour les petits et moyens salaires. Côté MR, on rejette aussi une partie de la réforme pour des questions, notamment, de pouvoir d’achat. “On doit diminuer la facture, pas la taille du caddie”, a répété le président des libéraux francophones, Georges-Louis Bouchez.
Les libéraux (MR et VLD) saluent toutefois certaines avancées vues comme des soutiens aux travailleurs, à l'instar de l’augmentation de la partie nette du revenu de ceux qui travaillent. Les socialistes apprécient la volonté de doubler la taxe compte-titres et celle de mettre fin à la déductibilité de la taxe bancaire.
Pour le ministre des Finances, ce jeu de rééquilibrage des taxes permettrait de tendre vers un mieux vivre. Le plan fiscal rend l’alimentation saine, l’hygiène et la durabilité moins chères en réduisant la TVA à 0 % sur les fruits et légumes, les médicaments, les couches, les serviettes et tampons hygiéniques ainsi que les transports publics.
Pour l’électricité, le gaz naturel, l’eau du robinet et le chauffage domestique, le taux de TVA reste inchangé, soit à 6 %. Même chose pour les alcools (bières, vins, spiritueux), les produits d’hygiène comme le papier toilette ou encore les produits de nettoyage. À l’achat, ces éléments seront toujours flanqués d’une taxe sur la valeur ajoutée de 21 %.
Ce qui augmente, par contre, ce sont les viandes et abats, les poissons et les produits de la mer, les produits laitiers, les farines, le thé, le café, les œufs, le miel, les graisses, les limonades, les jus de fruits… Sur tous ces produits, le gouvernement devrait ponctionner 9 % de TVA au lieu de 6 %.

Ce qui monte et ce qui baisse
Voici quelques cas concrets. Au niveau des économies, il y a par exemple les légumes. Un paquet de carottes, vendu lundi à 1,19 euro avec une TVA à 6 %, passerait à 1,12 euro sans TVA, soit un gain de 7 centimes. Un paquet de couches pour bébé, format Jumbo, vendu à 21,15 euros passerait à 17,48 euros. Une économie de 3,67 euros rendue possible par une baisse de la TVA sur ce produit de 21 à 0 %.
À l’inverse, certains produits seront plus chers. Si la réforme fiscale était adoptée en l’état, un pack de 6 bouteilles de lait d’un litre, vendu à 6,54 euros, coûterait 6,73 euros avec une TVA passant de 6 à 9 %. Même shift pour la viande. Les 100 g de jambon supérieur vendu 2,69 euros se vendrait dorénavant à 2,77 euros.
Notons que, toujours au nom de la santé publique, la réforme prévoit d’augmenter les accises sur le tabac en incluant les nouvelles variantes et les produits du tabac alternatifs dans le calcul.
La réforme est censée entrer en application le 1er janvier 2024. Reste à voir ce qui en restera à cette date. Nul doute que partenaires de majorité comme partis d’opposition vont brandir des amendements pour remanier ce remaniement de la fiscalité.