L'Edito : le comité de consternation
L'Edito décrypte les mesures décidées par le Codeco ce 3 décembre, comme la fermeture des écoles anticipée... mais dans deux semaines, alors que nos stades de foot resteront combles.
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Publié le 03-12-2021 à 16h58 - Mis à jour le 03-12-2021 à 16h59
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Imaginez un mal de tête ravageur. Imaginez des neurologues, généralistes et pharmaciens vous dire, en chœur : “vous avez mal, il faut vous soigner, maintenant”. Imaginez maintenant le Premier Ministre débarquer, à 14h45 sur les chaînes nationales, mine grave et avec sur les épaules le poids de toute la dramaturgie post-Codeco qui a couru cette semaine, marqué par les chiffres d'une pandémie de maux de têtes qui n'en finit pas de s'enflammer. Et imaginez qu’il vous dise : “On sait qu’il y un problème dans votre tête, on sait que ça fait mal. C’est pourquoi nous avons décidé de vous administrer une aspirine… dans 17 jours.”
On aurait accepté de nos autorités qu'elles nous disent : "après près de deux ans de pandémie, l'école est notre priorité, l'éducation et le bien-être des enfants aussi, et nous n'y touchons plus. Nous ne la fermons pas." C'eût été un choix de société, noble, discutable, défendable. La démarche adoptée par le comité de concertation ce vendredi n'est pas celle-ci : on est plus proches du football panique insensé qu'autre chose. On veut fermer sans vraiment fermer, on n'est pas d'accord autour de la table, et donc on trouve un compromis épidémiologiquement sans queue ni tête qui consiste à dire : "on sait que les enfants sont le moteur n°1 de l'épidémie, on sait qu'il faut agir maintenant, mais on attend deux semaines."
À côté de ça, les supporters restent les bienvenus dans des stades pleins à craquer, on peut toujours aller au resto jusqu’à 23h, à la salle ou faire du shopping entre potes. Vous n’y comprenez plus rien ? Nous non plus. Certes, nos élus n’ont pas la tâche facile et personne n’a de baguette magique face à la pandémie. Mais jusqu’ici, on a toujours entraperçu le fil qui semblait guider leurs décisions. Là, on cherche, obstinément, mais à part un non-sens consternant, on ne décèle strictement rien...