L'Edito: casser les mafias de la drogue autrement que par la répression
Un Edito signé Mathieu Ladevèze.
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Publié le 30-01-2023 à 10h45
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Mi-janvier, le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open VLD), annonçait vouloir punir très sévèrement les consommateurs de drogues dures, ciblant ici essentiellement la cocaïne, en pleine expansion dans notre pays : 1 000 euros d’amende en cas de flagrant délit. Sa sortie fut largement commentée. Nombre de spécialistes ont estimé que cette proposition n’aurait aucun impact sur la lutte contre les mafias de la drogue ni sur la consommation individuelle. À l’inverse, certains - dont le criminologue Christian De Valkeneer ou le pénaliste Olivier Martins, lire ci-contre - estiment qu’il serait plus judicieux de mieux encadrer la vente de drogues dures afin de casser le business des mafias.
Plus radical, l’avocat spécialisé dans les affaires criminelles propose de tout dépénaliser. Il part ici d’un constat saisissant : l’augmentation des dossiers criminels qui atterrissent sur son bureau est pour la plupart liée aux stupéfiants. Plus mesuré, le criminologue prône un encadrement, par étapes, du marché des drogues. Nos voisins portugais ont décriminalisé la consommation de toutes les drogues voici vingt ans déjà. Avec un certain succès.
En Belgique, aucun parti n’osera porter un tel débat, qui plus est sur le terrain des drogues dures. Pourtant, la Belgique est en train de perdre sa guerre contre les narcotrafiquants. La répression ne menace pas les cartels, les moyens sont insuffisants. Il est plus que temps d’explorer d’autres pistes, celle de l’encadrement du marché doit en faire partie.