Le congé menstruel a au moins un mérite
Une Humeur de Maïli Bernaerts.
Publié le 24-02-2023 à 15h54
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“C’est un jour historique pour les avancées féministes !”, s’est réjouie la ministre espagnole de l’Égalité Irene Montero suite à l’adoption officielle du congé menstruel le 16 février 2023. “Les règles ne seront plus taboues. C’en est fini d’aller au travail avec des douleurs ou en se gavant de comprimés et de cacher notre douleur”. Cette loi, qui permet à une femme de se mettre en arrêt de travail en cas “de règles incapacitantes” liées, par exemple, “à des pathologies comme l’endométriose” est la première du genre en Europe et constitue une exception à l’échelle mondiale.
Originale, progressiste et tournée vers les femmes, cette loi a l’air d’avoir tout bon. Pourtant, elle ne fait pas l’unanimité, y compris parmi les associations syndicales et féministes.
En Belgique, le PS estime qu’une meilleure prise en compte de la douleur des femmes par la société et les médecins serait à privilégier par rapport à un congé. Viviane Teitelbaum, députée ex-présidente du Conseil des femmes francophones de Belgique et députée MR craint de son côté que le congé menstruel pénalise davantage les femmes sur un marché de l’emploi qui les discrimine trop souvent en raison de leur genre. Quoi qu’il en soit, la loi espagnole a le mérite de mettre sur le devant de la scène le sujet tabou des menstruations et des douleurs qu’elles peuvent occasionner. Espérons qu’elle permette une amélioration de la prise en charge médicale de celles qui en sont victimes et donne la possibilité à un nombre plus important de femmes de communiquer sans honte à leur sujet.