L'Edito: rien n’est plus dangereux qu’un ours pris au piège
Un édito signé Yannick Natelhoff.
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Publié le 24-02-2023 à 08h21
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Lorsqu’il a lancé l’offensive le 24 février 2022, faisant pleuvoir des missiles assassins sur Kiev, Vladimir Poutine ne s’attendait certainement pas à devoir faire face à une résistance héroïque ukrainienne. Encore moins à ce qu’il soit, 365 jours plus tard, toujours enlisé dans un conflit dont il doit désespérer de sortir vainqueur. Aujourd’hui, acculé et sans doute surpris par la ténacité européenne, Poutine semble voué à l’échec.
Une défaite stratégique qui sonnerait comme un camouflet gigantesque pour le président russe, lui qui aimait jusque-là rappeler la toute-puissance moscovite. Mais rien n’est plus dangereux qu’un ours pris au piège. Dos au mur, l’animal blessé peut décupler ses forces pour entrevoir une porte de sortie. Or, le président-tsar, totalement obnubilé par une Russie victorieuse et ne supportant pas l’idée même d’une défaite militaire, ne peut envisager de faire marche arrière.
Il risque en cela de lancer toutes ses forces dans la bataille, quitte à obtenir une victoire à la Pyrrhus face à un Occident plus déterminé que jamais à lui tenir tête. Sans personne pour réunir autour d’une table en terrain neutre, les principaux protagonistes du conflit, et œuvrer à une issue pacifiste, ce dernier pourrait s’éterniser et plonger le monde dans une guerre froide qui relèguerait celle observée jusqu’à l’effondrement du bloc de l’Est à une simple dispute de récré. En espérant que personne ne décide d’actionner le bouton rouge.