Après Spectre, Zorin et le Chiffre, James Bond se frotte à un nouveau méchant: le docteur Woke

Agatha Christie et ses Dix petits Nègres (pardon, Ils étaient dix) a déjà dû capituler devant cette police de la pensée. Le pauvre Ian Fleming, l’inventeur des péripéties de 007 et décédé en… 1964, doit se retourner dans sa tombe. Son héros, macho à gogo et symbole de la testostérone virile, va donc subir un lifting woke. " Afin de ne pas choquer les lecteurs contemporains ", dit-on. Comme si le lecteur lambda de 2023 avait moins la capacité à saisir les nuances d’un livre.

Contextualiser l’époque d’une œuvre, dans notre période où les valeurs mais aussi les sensibilités ont heureusement évolué, cela apporte de la réflexion sans dénaturer la forme. A contrario, réécrire une œuvre ou l’histoire, c’est vouloir effacer une partie de l’identité même du film, du livre ou d’une période précise. Modifier des pans d’un livre constitue même un sacrilège car Ian Fleming n’a évidemment pas donné son consentement. Mot pourtant sur toutes les lèvres des wokistes. Vous viendrait-il à l’esprit de chipoter aux œuvres de Victor Hugo sous prétexte que l’esclavagisme était encore de rigueur et que son auteur a eu une vie personnelle dissolue ? Va-t-on rééditer la Bible en expurgeant certains passages qui sont forcément datés et dont la crédibilité peut être remise en question eu égard aux connaissances scientifiques actuelles ?

Ce n’est pas en gommant les époques précédentes, avec tous leurs méfaits, leurs exactions et leurs discriminations que nous allons améliorer le vivre ensemble actuel.