Euthanasie: la loi est la loi, même pour le quintuple infanticide Geneviève Lhermitte
Un édito de Jean-Marc Ghéraille
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Publié le 02-03-2023 à 17h12 - Mis à jour le 02-03-2023 à 20h52
Avant d’entamer un débat polémique, ayons d’abord une pensée pour Yasmine, Nora, Myriam, Mehdi et Nora les cinq enfants tués méthodiquement par Geneviève Lhermitte le 28 février 2007 dans un appartement de Nivelles. Leur mère a été condamnée à la prison à la perpétuité pour ses actes horribles. Elle a été euthanasiée seize ans jour pour jour après son quintuple infanticide.

Aucune explication, psychologique ou physique, ne peut "justifier" ses gestes horribles. Elle n’a d’ailleurs pas tenté lors de son procès de minimiser ses actes. Depuis sa condamnation, Geneviève Lhermitte survit. Tel un zombie sous médicament ou dans des établissements psychiatriques (fermés ou ouverts), elle est emprisonnée dans sa culpabilité sous aucune chance de rédemption. Une reconstruction est impossible et impensable. Sans entrer dans une psychanalyse de supermarché, après avoir été sous emprise, elle a évidemment pris conscience de la gravité de ses gestes. C'est mentalement insoutenable.
Même si nous pouvons ne pas l’approuver, la loi, qui est la même pour tous les justiciables, permet de réclamer l’euthanasie. Pas pour convenances personnelles ou par "confort" mais pour des raisons médicales précises, répétées et évidemment avalisées par un collège d’experts en la matière.
Jusque dans sa mort, le cas Lhermitte aura suscité la polémique. A 56 ans, la justice lui a accordé l’autorisation de quitter un monde qu’elle ne supportait plus. Abrégeant par la même occasion sa peine (même si elle avait été libérée sous conditions) mais la maintenir physiquement entre quatre murs n’aurait pas ramené à la vie les cinq enfants. Si un au-delà existe, espérons qu’elle les retrouve, qu'elle puisse leur expliquer l’inexplicable et, surtout, leur demander pardon.