Le chômage ne doit jamais être un choix
L’Edito d’Alexis Carantonis.
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Publié le 09-03-2023 à 07h34 - Mis à jour le 09-03-2023 à 08h41
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Le sujet a toujours été sensible. Le dernier qui a voulu ironiser avec (un certain P.M, candidat P.M, leader du P.S.) s’est pris un retour de flamme immédiat. Mais arrêtons de planquer l’obèse disparité derrière le voile du cliché pleurnichard. Les chiffres sont là, réels : le taux de chômage à Bruxelles, c’est 15,3 %. En Wallonie, 13,8 %. Et en Flandre, 6 %.
L’écart, majeur, entre francophones et flamands n’a rien de génétique. Il ne s’explique pas davantage par une meilleure productivité ou volonté au Nord. Le contexte historico-économique, en revanche, pèse. Bruxelles est une grande ville cosmopolite avec d’immenses disparités socio-économiques où la moitié des travailleurs vient de Flandre ou de Wallonie. La Flandre, quant à elle, peut compter sur un enseignement de meilleure qualité et souffre nettement moins de la mise au rebut des outils industriels wallons d’antan, comme la sidérurgie, par exemple. Mais la fermeture des forges de Clabecq, c’était il y a près de trois décennies…
Dans la situation francophone de l’emploi en Belgique, on voit surtout un chiffre alarmant : grosso modo la moitié des demandeurs d’emploi (en Wallonie et dans la capitale) sont chômeurs depuis au moins deux ans. Ce chiffre retombe à un sur quatre, en Flandre.
Remettre ces chômeurs de longue durée dans le circuit de l’emploi doit être la priorité politique d’un Etat qui veut atteindre le 80 % de taux d’emploi (72 % aujourd’hui). Pas de chômeurs-bashing ici : l’immense majorité d’entre eux ne demande que cela, et il faut les y aider de manière plus efficace. Quand à ceux (il y en a) qui se complaisent dans la situation, qui ne trouvent pas d’avantage à troquer leur allocation (même modeste) contre un salaire (même faible), il faut, pour eux, renverser la table : c’est le travail qui doit être réenchanté, l’allocation, affaiblie. Le chômage est un droit sacré. Une assurance pour laquelle on cotise tous, et à laquelle on risque tous l’épreuve de devoir faire appel. Surtout dans un contexte économique aussi compliqué que celui qu'on traverse en ce moment. Il ne doit jamais être un choix, ni à entreprendre, ni dans lequel on laisse les gens s’habituer et s’installer.