Covid : 3 ans après, on n’applaudit plus…

La Dernière Humeur par Vincent Schmidt

 Relégués aux tâches ingrates faute de temps pour les former, les stagiaires infirmiers sont parfois dégoûtés du métier.
©ÉdA – Florent Marot 

17 mars 2020, la Belgique entre en confinement. Une situation inédite, dictée par l’envolée des infections, des hospitalisations et des décès liés au Covid. Les images d’horreur provenant de l’étranger, dans des hôpitaux débordés où s’accumulent les patients et les morts, font froid dans le dos. En Belgique aussi, on craint devoir faire des choix, soigner les personnes qui ont une chance d’être sauvées, laisser les autres mourir, faute de lits. Pour éviter le pire, on s’organise comme on peut, on reporte des soins, des opérations. On libère un maximum de lits pour créer des unités Covid. Le personnel des soins de santé se serre les coudes, affronte l’horreur et la mort au quotidien. La population, cloîtrée chez elle, se donne rendez-vous à 20 h sur les balcons, aux fenêtres ou sur les terrasses pour applaudir le courage d’un secteur épuisé, sous-financé, mal considéré. Promis, on ne vous oubliera pas une fois que tout cela sera fini. Le politique aussi s’engage à mieux valoriser la profession et les salaires des infirmiers, en première ligne. Trois ans plus tard, hormis une prime donnée d’une main et reprise de l’autre par une fiscalité honteuse, que reste-t-il de cet amour crié aux fenêtres et des promesses formulées par le politique ? Rien ! Certains ont quitté leur profession-vocation, dégoûtés. Les hôpitaux peinent à recruter, les écoles n’attirent plus. Il ne reste plus qu’à prier pour que pareille pandémie ne se reproduise pas car, cette fois, c’est sûr, notre système de soins de santé n’est pas armé pour y faire face. Il semble, une fois de plus, que l’on n’ait pas retenu les leçons d’un passé pourtant pas si éloigné…

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