Crise des retraites et de régime en France : les Français sont-ils trop revendicatifs, ou les Belges trop dociles ?
La réforme des retraites, que le président Macron et l’exécutif font passer par la force et la carte joker du 49.3, embrase l’Hexagone. En France, des employés de bureau vocifèrent en rue parce qu’ils refusent de partir en pension à 64 ans. En Belgique, personne ne s’inquiète que des pompiers vont devoir porter 15 kilos sur leur dos et risquer leur vie en intervention ou dans un guet-apens jusqu’à 67 ans… Alors, la Belgique est-elle trop docile, ou la France trop revendicative ?
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Publié le 17-03-2023 à 11h08 - Mis à jour le 17-03-2023 à 17h31
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Après des semaines de débats électriques, la France traverse une situation extrêmement tendue. Le gouvernement Borne et le président Macron ont opté pour le passage en force : la réforme des retraites, passant de 62 à 64 ans, dont la majorité des travailleurs Français ne veut pas, sera (sauf retournement) appliquée par l’entremise de la carte joker de l’article 49.3. Qui permet de faire passer une réforme en dépit d’un vote à l’Assemblée.
Ce faisant, Macron a contourné la case d’un vote qu’il risquait de perdre et préféré mettre en rogne les travailleurs de son pays plutôt que les agences de notation. Par ce biais, il a évidemment conscience du fait qu’il creuse encore plus l’écart entre le peuple et les institutions. Action-Réaction : dès jeudi soir, des manifestations spontanées ont éclaté. Essentiellement à Paris, mais pas que. 310 interpellations ont été observées dans l’Hexagone.
Ce vendredi matin, le cri de la rue et des syndicats continuaient à se faire entendre, avec des appels à bloquer le pays durablement, un périphérique de Paris totalement paralysé, qui encercle une Ville Lumière où les poubelles s’empilent depuis une semaine face à la protestation des éboueurs.
Vue de Belgique, cette crise de régime laisse les uns pantois, les autres admiratifs.
Pantois parce que les travailleurs français refusent de décaler de deux ans un âge de départ à la retraite dont le cap est aujourd’hui chez nous fixé à… 67 ans. Le tout alors que l’espérance de vie a augmenté et que la soutenabilité financière de la pyramide des pensions appelle à l’allongement des carrières.
Admiratifs parce que nos voisins Français sont décidément faits d’un bois différent du nôtre. Celui d’un peuple conscient de sa force de protestation, capable de battre le pavé massivement et qui ne veut pas se faire dérober son pouvoir. La Belgique, à ce titre, est bien plus docile ou raisonnable, selon le biais idéologique avec lequel on regarde les choses.
En France, des employés de bureau vocifèrent en ce moment en rue parce qu’ils refusent de partir en pension à 64 ans. En Belgique, personne ne s’inquiète que des pompiers - profession dont on voit mal laquelle pourrait être plus pénible - vont devoir porter 15 kilos sur leur dos, risquer leur vie en intervention et potentiellement se faire caillasser par les imbéciles qui leur tendent des guets-apens jusqu’à 67 ans…
Si de deux maux, il faut choisir le moindre, on a, ici, bien du mal à définir lequel du Belge ou du Français est le moins raisonnable du lot…
En France, des employés de bureau vocifèrent en rue parce qu'ils refusent de partir en pension à 64 ans. En Belgique, personne ne s'inquiète que des pompiers, profession dont on voit mal laquelle pourrait être plus pénible (elle est d'ailleurs officiellement reconnue comme telle), vont devoir porter 15 kilos sur leur dos, risquer leur vie en intervention et potentiellement se faire caillasser par les imbéciles qui leur tendent des guet-apens jusqu'à 67 ans...