Legoland Benelux aux oubliettes: une gifle qui réveille et des fausses promesses
Une humeur de Jean van Kasteel.
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Publié le 24-03-2023 à 18h26 - Mis à jour le 24-03-2023 à 18h36
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Horreur, stupéfaction, déception : le groupe Merlin ne construira pas son futur nouveau parc d’attractions Legoland à Charleroi. Il devait y faire venir 2 millions de personnes tous les ans, en brassant large sur toute la Belgique, le nord de la France, le Luxembourg et les Pays-Bas, tout en créant 800 emplois. C’était la promesse : Elio Di Rupo, Paul Magnette, Thomas Dermine et Willy Borsus avaient même annoncé en grande pompe la signature d’un “Head of terms” avec l’investisseur privé. On sait qu’en coulisses ça planchait sec sur les plans, des promoteurs immobiliers ont commencé à se pencher sur les abords, il était question de dépolluer le site dans les prochaines semaines. Même le Forem se demandait comment former ces 800 futurs travailleurs pour faire vivre cette future “Place to C” comme on dit à Tchalerwè.
Et puis plouf, comme de rien, le projet ne se fait pas.
C’était pourtant dans la poche, dans l’esprit d’un bon nombre de gens : annonces politiques, battage médiatique – auquel on a bien sûr participé, discussions innombrables autour de la machine à café dans toute la Wallonie. Mais… il existait une clause dans ce contrat chiffré à 400 millions d’euros : tout le monde pouvait encore se rétracter. L’option qu’a prise Merlin pour mieux se concentrer sur ses parcs Legoland ailleurs, comme les trois qui doivent ouvrir en Chine. La clause était connue, publique, assumée. Mais probablement que chacun a préféré l’ignorer.
Ce positivisme sans failles, quand il ne paie pas, fait très mal : après l’échec cuisant de Thunder Power, où toute la classe politique avait aussi été se montrer tout sourire, il fallait bien ça. Et puis, ça n’allait pas rater deux fois de suite. On n’allait pas, deux fois de suite, faire de fausses promesses aux gens...
Il faut maintenant tout recommencer. Est-ce qu’on peut encore y croire ? Il le faut bien, sinon ça veut dire baisser les bras. Mais pas aujourd'hui, aujourd'hui on a un arrière-goût amer en bouche.