45.000 Bruxellois exilés en Flandre ou en Wallonie par an : Bruxelles, tu la payes ou tu la quittes
Si la région bruxelloise continue à gagner des habitants, elle voit le nombre de déménagements de ses administrés vers la Wallonie ou la Flandre augmenter fortement. Pourquoi donc ? L'édito d'Alexis Carantonis.
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Publié le 26-05-2023 à 06h52
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C’est le récent rapport de l’Institut bruxellois de statistique et d’analyse, épinglé par nos confrères du Soir, qui nous l’apprend : la région-capitale compte 1.219.970 habitants, un chiffre en constante hausse depuis 25 ans. Elle a gagné de nouveaux habitants encore : un peu moins de 2.700 têtes ont rejoint les 19 communes.
Mais à l’ombre de ce solde positif, boosté par les expatriés et les réfugiés, un sous-chiffre interpelle : 45.000 Bruxellois(es) ont, dans le même temps, déménagé en Wallonie ou en Flandre, en 2021. Un exil qui a toujours existé mais qui est, désormais, en hausse de 10%. Et qui n'avait plus été aussi massif depuis 35 ans. Cette tendance dit quelque chose.
Il y a probablement, dans le lot, des départs motivés par un tas de facteurs (aspirations personnelles, professionnelles, mobilité, désir de quiétude moins urbaine, propreté, sentiment d'insécurité, etc.). Mais il y en a un qui nous saute aux yeux : ceux qui partent sont majoritairement des trentenaires, installés dans leur vie professionnelle et jeunes parents, donc en quête d’un bien plus spacieux, avec jardin. Une denrée devenue impayable dans la capitale, surtout depuis le triptyque pandémie - crise économique - remontée des taux. La fiscalité immobilière bruxelloise et ses abattements (revus à la hausse) freine une partie de l’exode, mais pas suffisament. C’est un problème plus gros qu’il n’y paraît. Parce que si Bruxelles a toujours revêtu un caractère cosmopolite forgeant sa richesse, elle parvenait, avant l’an 2000 encore, à conserver sur son territoire les jeunes Bruxellois attachés à leur ville et détenant du pouvoir d’achat. Les mêmes qu’elle pousse, malgré elle et surtout malgré eux, dans les bras des Brabants voisins aujourd’hui.
Des exilés un peu contraints, qui quittent donc leur ville natale la mort dans l'âme, mais trouvent souvent leur bonheur une fois installés dans leur nouveau cadre de vie, en revanche. Et reviennent, in fine, rarement dans leur capitale de coeur...