Critiques à l’encontre d’Olivier Vandecasteele : pas de double peine, svp
Si la majorité des Belges éprouve depuis vendredi un vif soulagement, d’autres, audibles, se montrent de plus en plus véhéments à l’encontre d’Olivier Vandecasteele. Gare à la double peine : si les coups de fouet virtuels marquent moins la peau, ils peuvent faire très mal à l’esprit. Surtout quand ils proviennent du camp des compatriotes, après 455 jours passés en enfer.
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- Publié le 31-05-2023 à 16h22
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L’annonce du retour d’Olivier Vandecasteele auprès des siens, amaigri mais debout, après 455 jours passés dans l’enfer d’une geôle iranienne, a résonné comme une formidable nouvelle dans le cœur de la majorité des Belges. Mais ce sentiment s’est, depuis, peu à peu estompé. Pour faire place à une kyrielle de polémiques.
On peut comprendre – mieux, on la partage – la pointe de malaise qui altère le soulagement derrière cette libération. Parce qu’elle a beau honorer notre diplomatie, qui a fait ce qui était nécessaire pour sauver la vie et la liberté d’un compatriote innocent, le prix à payer pour ce résultat n’est pas anodin : comment avoir le cœur à la célébration quand notre pays orchestre la remise en liberté d’un terroriste en puissance ? Un lourd tribut, qui pèsera des tonnes sur la conscience belge si Assadolah Assadi parvenait cette fois à aller au bout d’un éventuel nouveau projet mortifère…
Par contre, ce qui nous semble nettement moins acceptable, c’est la vague de ressentiment exprimée à l’égard de la personne d’Olivier Vandecasteele ces dernières heures. Que n’a-t-on pas lu ou entendu comme horreurs ces dernières heures : “Ràf”, “Un nanti”, “certains reviennent de Koh-Lanta dans des états plus inquiétants”, “Il a été en Iran alors que c’était déconseillé, il a joué avec le feu et perdu”, “Va-t-il payer son rapatriement ?”, “On aurait mieux fait de laisser là-bas !”,“Il a pas l’air si mal, dans son costume !”, “Et maintenant, chez le Roi… Marre de ce cirque médiatique depuis 4 jours”, etc.
Réseaux sociaux et espace débats regorgent de propos pour le moins durs à l’encontre de celui qui est, rappelons-le, un compatriote innocent et victime d’une diplomatie des otages parfaitement scandaleuse. Les mêmes qui, dans une situation miroir, on en doute peu, imploreraient nos autorités de tout faire pour ramener leur proche concerné en vie…
On n’ignore pas que la majorité silencieuse et raisonnable se tait, et qu’on entend davantage les minorités bruyantes et excessives. On espère qu’Olivier Vandecasteele en est lui aussi conscient. Parce qu’après la torture du régime iranien, voir son intégrité remise en cause par certains de ses propres compatriotes après être revenu de l’enfer, ce serait un peu la double peine. Et si les coups de fouet virtuels marquent moins la peau, ils peuvent faire extrêmement mal à l’esprit.