Non-lieu après avoir été soupçonné d'un assassinat pendant 10 ans et été deux fois détenu
BRUXELLES Le suspect de l'assassinat d'une jeune femme tuée dans sa salle de bains en juin 1998 à Saint-Josse a bénéficié d'un non-lieu chanceux. En effet, les examens ADN fixaient à une chance contre 2.332 qu'il ne soit pas l'assassin. Au final, ce doute infime de 1 sur 2.332 a prévalu et la chambre du conseil l'a lavé de tout soupçon.
Suspect numéro 1 du meurtre d'Ira Wauters, le Bruxellois avait été détenu dans cette affaire à deux reprises, en mai 1999 et encore pendant six mois, de mars 2001 à septembre 2001.
En effet, devenu concierge d'immeuble à Koekelberg, l'ex-suspect a de nouveaux problèmes avec la justice, encore tout récemment pour avoir menacé un voisin de lui "coller deux balles dans la tête". Plainte a été déposée auprès de la police de la zone Bruxelles-Ouest. En novembre 2008 encore, il avait écopé de 170 heures de travaux d'intérêt général pour des violences sur une prostituée.
Trois ans avant le meurtre d'Ira Wauters, enfin, le même avait écopé de 4 ans d'emprisonnement - avec sursis partiel, ce qui lui avait permis d'être libre après 7 mois - pour agression sexuelle. Des psychiatres avaient détecté des signes de psychopathie. Le voilà définitivement hors de cause après être passé à un cheveu de la cour d'assises.
Plus exactement à 2 cheveux : les examens pratiqués par les services du prof. Jean-Jacques Cassiman (KUL) ne pouvaient certifier à 2.332 sur 2.332 que les 2 cheveux trouvés dans la baignoire de la victime étaient les siens. La faute à des cheveux incomplets : les résultats n'étaient concluants qu'à 2.331 sur 2.332.
Et tous les autres indices - comme celui de la veste verte de l'assassin - n'ont pas suffi non plus. La victime, Ira Wauters, une artiste de 29 ans, vivait seule en appartement rue Eeckeleers, à St-Josse. Elle avait été trouvée nue dans sa baignoire le 3 juin 1998.
Un assassin remarquable : à un détail, la noyade passait pour un accident. Mais comment Ira qui mesurait 1 m 78 avait pu se noyer dans une baignoire d'à peine 1 m 40 ? À l'autopsie, de minuscules détails avaient révélé qu'en fait la victime avait été bâillonnée et ses poignets entravés ainsi que ses chevilles, puis les liens retirés pour faire croire à la noyade.
L'homicide restera impuni. L'assassin ne sera jamais arrêté ni jugé. Il échappe à la justice.
© La Dernière Heure 2009