Des détectives pour licencier

Nawal Bensalem
Des détectives pour licencier
©Etienne Ansotte

De plus en plus de sociétés recourent aux détectives privés pour surveiller leur personnel et… faire des économies!

Faire suivre l’autre avant de se marier…


BRUXELLES Avec la crise, ce n’est plus une surprise, l’heure est aux économies dans les entreprises. Et pour réduire leurs coûts salariaux, de plus en plus de sociétés font appel… à des détectives privés. Une tendance qui ne fait qu’augmenter ces derniers mois, comme nous le confirment plusieurs détectives. Objectif des sociétés : se débarrasser des personnes qui ne sont plus rentables et ce, en évitant de leur verser des indemnités de départ.

“C’est une demande spécifique en augmentation. Le patron qui fait appel à mes services ne me demande pas explicitement de trouver la faute grave mais à partir de ses soupçons sur son employé, il me demande de vérifier si ceux-ci s’avèrent et ce, afin d’éviter de le licencier avec des indemnités énormes alors que la faute grave peut être établie en procédant à une surveillance de l’employé en question”, nous précise le détective Philippe Piot.

Un recours aux détectives de la part des sociétés qui se fait surtout pour les employés arrivant à l’âge de la prépension. “C’est effectivement plus souvent chez les personnes bien installées dans la société que les patrons constatent une baisse de régime. Nous surveillons ainsi régulièrement des délégués commerciaux qui disent à leur patron rencontrer quatre ou cinq clients sur une journée et qui en réalité ne se sont rendus qu’à un seul rendez-vous”, nous précise le détective Vincent Dalcq de l’agence Aris, qu’il dirige avec son père, détective lui aussi. L’agence a vu ses enquêtes réalisées sur demandes de sociétés augmenter de 25 % ces derniers mois. La surveillance des délégués commerciaux constitue l’une des missions les plus importantes de l’Aris, tout comme la surveillance des employés en congé maladie : “De plus en plus de sociétés nous demandent de surveiller leur personnel en congé maladie. Dans sept cas sur dix traités, nous prouvons que l’employé qui se dit en dépression le plus souvent, occupe en fait ses journées à travailler ailleurs”, poursuit Vincent Dalcq.

Le détective et son père sont également sollicités pour surprendre des employés en train de voler dans leur entreprise, pour enquêter sur une personne avant son engagement…

Des détectives à qui la crise semble donc profiter…



© La Dernière Heure 2010

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...