Fusillade mortelle à Bruxelles: le mystère autour d'une Audi

S’agit-il de la voiture qui a transporté le présumé auteur des coups de feu devant et dans le Musée juif de Belgique ? La question mérite d’être posée.

Agnieszka, une voisine, n’a pas loupé une miette de la scène d’arrestation musclée qui a eu lieu hier après-midi dans cette rue. Cette quadragénaire d’origine polonaise habite un appartement au rez-de-chaussée qui donne directement sur la rue depuis un an. "Mon attention a d’abord été attirée par des cris provenant de la rue. Quelqu’un criait "Fous le camp". Puis j’ai vu les voitures de police banalisés noires. Elles arrivaient de part et d’autre de la rue. Elles ont bloqué l’Audi. La voiture ne pouvait plus partir. Un policier a braqué son arme sur le conducteur. Il a ouvert la porte et demandé à l’homme de se coucher sur le trottoir. Une minute plus tard, il avait des menottes autour des bras".

Agnieszka a été étonnée par le nombre de policiers présents. "Ils étaient au moins une vingtaine. Certains étaient en civil, d’autres en uniforme avec des gilets pare-balles".

La femme se souvient aussi de l’homme qui a été arrêté. Elle décrit en premier lieu son attitude calme face à l’agitation autour de lui. Il se serait rendu sans résistance.

Elle poursuit avec les détails physiques. "Il avait une taille et une corpulence normale. Je dirais qu’il pesait 80 kg. Il avait les cheveux clairs et bouclé. Il était âgé entre 30 et 40 ans", décrit l’habitante qui n’est pas prête d’oublier la scène.

Des mystères subsistent autour de la voiture. Selon le registre des plaques d’immatriculation, une Mercedes portait en 2010 la même plaque. C’est en 2013 que l’Audi A6 a été immatriculée ainsi.

Autre fait étonnant : la voiture en question a été aperçue dans un défilé officiel du 21 juillet à Bruxelles (voir photo).

Selon une source proche du dossier, la voiture pourrait porter une fausse plaque d’immatriculation. Les personnes commettant des méfaits utilisent le stratagème de "la doublette" pour pouvoir prendre la fuite sans difficulté. Il suffit de repérer une voiture similaire à la sienne et de copier sa plaque d’immatriculation.

Lorsque la police veut mettre la main sur le conducteur de la voiture, elle tombe alors sur la personne qui s’est fait copier sa plaque d’immatriculation. Et non la personne recherchée.

(*) L'enquête judiciaire a rapidement établi que le conducteur de la voiture n'était en rien associé à l'attentat du Musée Juif. Le conducteur effectuait à ce moment un déplacement professionnel. Il a ralenti non pour attendre son complice comme prétendu initialement mais parce qu'il avait entendu les détonations.

Il s'agit donc d'une totale méprise tant pour le conducteur, la voiture et que pour la société qui possède cette voiture. Nous prions les intéressés de bien vouloir nous en excuser.